Le dialogue inter-malien va reprendre le 1er septembre à Alger. Mais avec un risque de complication. Pas uniquement parce que les parties nourrissent des méfiances mutuelles, mais aussi, parce que le nombre des interlocuteurs, notamment les mouvements du Nord, pourrait augmenter. En effet, après la signature de la feuille de route et de l'accord de cessation des hostilités le 24 juillet à Alger, deux mouvements du nord Mali ont connu des dissidences qui ont donné deux nouveaux groupes. Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) vient, pour la seconde fois, de se scinder en deux groupes, trois de ses dirigeants ayant décidé de créer un autre mouvement dénommé Mouvement populaire pour la sauvegarde de l'Azawad. Juste avant, un autre groupe a vu le jour, dans la même région, le Groupe autodéfense touareg Imghad (Gatia). Ils viennent s'ajouter aux six groupes qui ont participé aux discussions préliminaires d'Alger et signé les deux documents. Le secrétaire général du Gatia a émis le souhait de participer au dialogue qui s'ouvre à Alger et a annoncé que son groupe a pris les armes. Mais, a-t-il précisé, il ne compte pas les utiliser. Les armes sont, a justifié Fahad al Mahmud, un moyen de se faire respecter. Le Gatia tient, par ailleurs, à l'intégrité territoriale du Mali tout comme le MPSA qui s'est totalement démarqué du MAA qu'il accuse de maintenir la tension dans la région du Nord et la menace sur la sécurité. Le MPSA a rejeté les affrontements entre les groupes du Nord. Son porte-parole, Boubacar Ould Taleb accuse des groupes rebelles sans les citer, mais également le MAA dont il a pris ses distances et qui est à l'origine de la tension et des récents affrontements. Malgré cette situation, toutes les parties demeurent optimistes quant à l'issue du dialogue. Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, président du CPA, est convaincu que les négociateurs arriveront à un compromis honorable pour tout le monde. Ce dissident du MNLA refuse cependant d'être qualifié d'allié de Bamako en raison de ses positions qui sont proches de celles du gouvernement. De son côté, le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, a été rassurant sur l'aboutissement des négociations compte tenu du climat apaisé et des principes sur lesquels toutes les parties sont d'accord. Même les incidents enregistrés la semaine dernière ne risquent pas, dans son optique, tout comme dans celle des affaires étrangères algériennes, d'influer sur le dialogue du 1er septembre. Une perspective que même les tergiversations du MNLA ne peuvent perturber. Il reste cependant le sort des deux nouveaux groupes qui affirment être représentatifs de populations, disposant d'ailes militaires et qui voudraient prendre part aux négociations. Mais la tâche reste difficile même si on assure que rien ne viendra compromettre le processus. D. B. Nom Adresse email