La mission gouvernementale malienne a quitté Bamako, pour Alger afin d'assister aux préliminaires du dialogue inclusif inter-malien qui commencent aujourd'hui à Alger. La délégation malienne est composée du Haut représentant du chef de l'Etat pour le dialogue inter-malien, l'ancien Premier ministre Modibo Kéita, et de plusieurs membres du gouvernement malien comme le ministre des Affaires Etrangères, de l'Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, celui de l'Intérieur et de la Sécurité, Sada Samaké, le ministre de la Solidarité, de l'Action humanitaire et de la Reconstruction du nord, Hamadoun Konaté. Au cours de sa dernière rencontre avec les partis politiques, le Haut représentant du chef de l'Etat pour le dialogue inclusif inter-malien, Modibo Keïta a déclaré que «la solution militaire a montré ses limites, il faut discuter, et surtout il doit s'agir de discussions entre les Maliens. Il faut mettre l'accent sur la nécessité d'impliquer les populations du Nord dans les discussions. Et ceux qu'on appelle les mouvements armés, ce sont des Maliens. Donc ce sont des pourparlers inter-maliens ! Je suis très optimiste». Mais depuis, les choses se sont compliquées. En effet, les groupes armés qui ont accepté les négociations ont enregistré des dissidences, et les groupes sédentaires d'auto-défense se sont divisés. Des affrontements entre les groupes armés aux armes lourdes ont été signalés ces derniers jours. Selon le site Malijet, les affrontements entre le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla) et le Mouvement arabe de l'Azawad (Maa) ont fait une quarantaine de morts depuis vendredi dernier, entre les villes de Gao et de Kidal. Certaines informations relayées par les sites Internet parlent même d'une centaine de morts et autant de blessés. Le Mnla reconnaît moins d'une dizaine de morts, tandis que la coalition tripartite (MAA loyaliste, Imghads et CM-FPR) parle de débandade dans les rangs adverses. Les forces loyalistes attribuent la majorité des pertes à leurs adversaires. Ils parlent de 37 éléments du Mnla, 27 du Hcua et 47 de la branche dissidente du Mouvement arabe de l'Azawad. Les forces séparatistes dénoncent une sorte de guerre par procuration, en accusant l'Etat malien de livrer armes et munitions à ceux qu'elles désignent comme des «milices pro-gouvernementales». Après ces accusations, le Mouvement arabe de l'Azawad a démenti être en guerre pour le compte de Bamako. Son commandant de la zone ouest, Mahmoud Jeïd, a même nié toute relation avec le gouvernement malien. «Nous n'avons aucun lien avec le gouvernement du Mali. Nous avions simplement signé avec lui un accord de cessez-le-feu afin de reprendre les négociations pour un règlement définitif de la question de l'Azawad», a précisé Mahmoud Jeïd. Il faut dire que les négociations d'Alger ne paraissent pas étrangères à la nouvelle escalade de violence. Depuis leur annonce, lesdits pourparlers semblent drainer dans leur sillage une bataille de positionnement sans merci et imposent aux groupes armés une certaine démonstration de force synonyme d'influence sur les négociations. Dans tous les cas, ces affrontements ont jeté une ombre sur les discussions de paix entre le gouvernement et les rebelles touareg prévues pour aujourd'hui. H. Y./sources web