Le comité bilatéral stratégique algéro-malien a tenu, jeudi, sa 6e réunion consacrée essentiellement, selon le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, à la question du dialogue intermalien qui va reprendre, à Alger, le 1er septembre, après la phase préliminaire qui s'est soldée par l'adoption de la feuille de route par le gouvernement et les représentants des groupes militaires du Nord. Cette deuxième phase, qui s'ouvre en septembre, a été l'objet d'une bonne partie de nos discussions, a indiqué le chef de la diplomatie malienne et chef de la délégation des négociateurs de Bamako. Il s'agit, selon lui, de discuter avec l'Algérie qui chapeaute ce dialogue, de voir "comment aborder cette deuxième phase qui nécessite beaucoup de dextérité et d'efficacité". De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué, en marge de la rencontre, que cette 6e réunion du comité bilatéral stratégique algéro-malien était bénéfique pour les deux parties pour coordonner et consolider l'action commune en faveur du rétablissement de la sécurité et de la paix dans toute la région. Et de rappeler, dans le cadre de ce comité, l'engagement signé par le gouvernement malien et les groupes armés du Nord d'arrêter les hostilités et de lutter contre le terrorisme dans cette région. M. Diop a d'ailleurs confirmé que les groupes armés du Nord participent à la lutte contre les groupes terroristes qui "écument" la région du Nord Mali. Toutes les parties semblent satisfaites des résultats enregistrés lors de la première phase du dialogue. "Nous avons un petit résultat, mais il est important et constructif", a indiqué, pour sa part, le chef de la diplomatie malienne. "Nous sommes confiants que cette fois nous tenons le bon bout", a-t-il ajouté, même s'il reconnaît que la deuxième phase va être plus difficile étant donné que le dialogue portera sur le contenu, les questions substantielles. Les questions politiques et institutionnelles, la sécurité et la défense, le développement économique, social et culturel, la justice et la réconciliation et, bien entendu, le calendrier. "Nous ne pressentons pas cette étape facile. Les questions sont très importantes", dit-il, précisant que le gouvernement veut discuter "dans un cadre pacifique et non de guerre". M. Lamamra a, par ailleurs, avancé un calendrier optimiste pour aboutir à l'accord de paix. "Ce sera achevé dans des semaines et non des années", a-t-il déclaré. À la question de la possibilité de la participation de l'Algérie à une éventuelle intervention militaire en Libye, M. Lamamra a rappelé la position algérienne qui favorise la solution politique. Et le principe de non-intervention à l'étranger de l'armée algérienne. "L'Algérie ne croit pas aux solutions militaires pour la résolution des crises politiques dont souffrent les pays voisins, à l'instar de la crise libyenne", a-t-il dit. C'est dans ce cadre que l'Algérie, a-t-il rappelé, a pris l'initiative d'appeler à la création du groupe des Etats voisins de la Libye pour trouver une solution à la crise politique dans ce pays frère à travers le dialogue entre les belligérants. L'Algérie travaille avec les pays voisins pour rapprocher les différentes parties et les ramener à la table des négociations pour finir avec les affrontements fratricides. "L'Algérie aspire au jour où seront réunis les frères et acteurs libyens, comme c'est le cas aujourd'hui avec les frères du Mali", a-t-il dit. D. B. Nom Adresse email