Frappes aériennes, forces spéciales, formation et armement des forces locales... les grands traits de la guerre anti-djihadiste sous le panache d'Obama. Des petits contingents au sol pour aider à repérer et à marquer les cibles et des conseillers militaires supplémentaires. Les frappes aériennes seront plus denses en Irak où l'armée irakienne et les forces kurdes reprendront le contrôle des territoires "libérés" par le calife Abou Bakr al-Baghdadi. Les frappes se concentreront également dans l'est de la Syrie, où est né l'EIIL qui a donné naissance au califat. Il s'agit, selon des experts et anciens responsables américains, de reprendre le modèle des frappes menées contre des cibles liées à al-Qaïda au Pakistan, au Yémen et en Somalie. Reste à savoir si Obama utilisera uniquement des drones ou s'il prendra le risque d'envoyer des avions de combat et des bombardiers, exposant les pilotes qui pourraient se retrouver, en cas de problème, en plein territoire contrôlé par l'EI ou par le régime du président syrien Bachar al-Assad. La destruction de cibles nombreuses en Syrie sera difficile sans un renforcement des capacités de renseignement sur le terrain, afin d'obtenir une image précise des événements. La campagne de bombardement a de fait débuté le 8 août. L'intensification de la campagne aérienne impliquera l'envoi de petites équipes de forces spéciales, et vraisemblablement d'agents de la CIA, et pour passer la vitesse supérieure avec des centaines de raids quotidiens, les Etats-Unis devraient recevoir l'appui des Français et des Britanniques. Mais les Américains auront surtout besoin de plus de pistes d'atterrissage dans la région. Jusqu'à présent, les avions américains utilisaient la base al-Dhafra aux Emirats arabes unis, la base Ali al-Salem au Koweït et la base al-Udeid au Qatar, où se trouve aussi le centre régional de commandement aérien américain. La Turquie devrait permettre d'utiliser sa base d'Incirlik, mais pour le moment elle est ligotée par les 49 otages turcs du califat. Le porte-avions USS George H. W. Bush est aussi utilisé par des avions de chasse. Le Pentagone a déjà envoyé près de 300 conseillers auprès de l'armée irakienne, qui avait été mise en déroute par l'offensive fulgurante des djihadistes. Un contingent de 475 militaires supplémentaires sera envoyé auprès des Irakiens et des Kurdes, pour les former mais aussi dans des missions de renseignement. Donc, plus de formateurs militaires et plus d'armes de la part des Etats-Unis mais aussi des autres partenaires de la coalition. En Syrie, former et équiper les rebelles modérés est une priorité, mais les responsables américains admettent que la mise à niveau pourrait prendre des années, étant donnée la myriade de groupes rebelles sur le terrain. Les groupes modérés ont subi d'importantes pertes face aux djihadistes et aux forces du régime. Des soldats supplémentaires devraient aussi être requis pour assurer un soutien logistique ou autre, en Irak ou dans les bases de la région. Environ 35 000 soldats américains sont basés aujourd'hui au Moyen-Orient. Nom Adresse email