La campagne 2013/2014, toutes céréales confondues, s'élève à 34 millions de quintaux, soit une baisse de 30% par rapport à la saison précédente. La céréaliculture algérienne vit les moments les plus durs de son existence. La filière céréalière enregistre, depuis au moins cinq années, de sérieuses perturbations engendrées par un recul net de sa production. L'Algérie ne produit plus suffisamment de blé pour faire face à la demande de sa population. Les statistiques officielles, avancées il y a quelques jours, confirment cette contreperformance aux conséquences ô combien négatives sur le plan socioéconomique. Des solutions urgentes doivent être, de ce fait, mises en œuvre pour contrecarrer cette régression réelle de la récolte sur les champs de blé emblavés des wilayas réputées pourtant pour leurs performances en la matière. La campagne 2013/2014, toutes céréales confondues, s'élève à 34 millions de quintaux, soit une baisse de 30% par rapport à la saison précédente, évaluée à 49,1 millions de quintaux. Les conditions climatiques peu favorables dans lesquelles a évolué la campagne, caractérisées par un manque flagrant de pluviométrie, pour ne pas dire carrément une sécheresse dans plusieurs régions céréalières, sont à l'origine de cette baisse de la production. Ces localités sont restées pas moins de cinq mois sans pluie. Ce qui a compromis davantage une bonne partie de la production locale, surtout dans la zone est du pays d'où provient le gros de la récolte nationale. Cinq wilayas ont souffert de cet aléa climatique, particulièrement Khenchela et Oum El-Bouaghi, ainsi qu'une partie de la wilaya de Batna, où la récolte a été jugée faible. Dépendante d'une bonne pluviométrie, la production céréalière ne cesse de reculer depuis les rendements records enregistrés lors de la campagne 2008/2009 avec 61,2 millions de quintaux. En 2009/2010, la production a chuté à 45 millions de quintaux puis à 42,45 millions de quintaux en 2010/2011 avant de remonter à 51,2 millions de quintaux en 2011/2012. Or, l'objectif tracé dans le cadre des contrats de performance des wilayas exige un total de production de 53 millions de quintaux. Ce chiffre prévisionnel pour l'année en cours a été avancé récemment par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) qui fonde ses prévisions sur la campagne labours-semailles 2013/2014 dont de nouvelles améliorations, notamment en matière de surface irriguée, ont été introduites. Ainsi, la superficie irriguée est évaluée à 120 000 hectares. Mieux, les services du ministère se fixent comme objectif à atteindre, à l'horizon 2019, 600 000 ha. Pour les deux exercices à venir, le ministère a arrêté une stratégie basée sur une amélioration de la production de toutes les filières. La politique du renouveau agricole et rural est venue réorganiser le secteur à travers une batterie de mesures réglementaires, organisationnelles, techniques et financières, réservées depuis quelques années notamment aux filières stratégiques. C'est le cas de la céréaliculture qui demeure au centre des préoccupations de la tutelle. Le ministère a prévu, il y a deux ans, de produire 50,2 millions de quintaux/an de céréales dont 33,4 millions de quintaux pour les blés, d'ici à la fin 2014. Le rendement moyen attendu est évalué à 40 quintaux/hectare sous irrigation. Perçue comme l'un des principaux éléments garantissant une sécurité alimentaire durable, la filière céréalière se trouve ainsi placée au cœur de la politique du renouveau de l'économie agricole et l'OAIC en est la colonne vertébrale. Le recours aux céréales étrangères vient donc à la rescousse d'une filière en déperdition. Deuxième importateur de céréales dans le pourtour méditerranéen et en Afrique, après l'Egypte, l'Algérie n'est pas près de réduire son recours au marché international pour satisfaire les besoins nationaux, estimés à 8 millions de tonnes/an. L'Algérie a importé pour 970,66 millions de dollars de blé durant les cinq premiers mois de 2014, en hausse de 6,47% par rapport à la même période de 2013, a indiqué, en juillet dernier, le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des douanes. Les quantités de blé (tendre et dur) importées ont atteint 3 millions de tonnes, contre 2,447 millions de tonnes durant la même période de comparaison, en hausse également de 22,7%, a précisé le Cnis. Les importations de blé dur ont, quant à elles, avoisiné les 278,85 millions de dollars pour une quantité de 715 660 tonnes, en hausse de 35% en valeur. Celles du blé tendre, en revanche, ont dépassé les 2,28 millions de tonnes pour une valeur de 691,81 millions de dollars, enregistrant une légère baisse en valeur de 1,86%, précise le Cnis. Malgré cette légère baisse, les importations de blé tendre continuent toujours à alourdir la facture des importations céréalières du pays durant les cinq premiers mois de 2014. Nom Adresse email