Le ministre du Commerce soutient mordicus que son département ne va pas brader les intérêts économiques du pays dans le processus de négociations avec cette organisation internationale. "De quoi avez-vous peur ?" lance le ministre du Commerce, Amara Benyounès, à l'adresse des opposants à l'accession de notre pays à l'organisation mondiale du commerce (OMC). L'Algérie ne peut rester en marge de la mondialisation et au retrait de l'avancée que réalisent les pays de par le monde. "C'est le seul pays au monde qui n'est pas encore membre de l'OMC", déclare-t-il, au cours d'un point de presse qu'il a animé, hier, à la réunion des cadres de son ministère. "Il faut faire confiance aux experts négociateurs algériens qui sont tenus de négocier des mécanismes à même de protéger la production nationale", affirme le ministre en citant l'exemple du régime des licences d'importation qui sera introduit dans les prochains rounds des négociations afin de préserver le produit national. M. Benyounès compte, à ce propos, mettre de l'ordre. "Nous allons d'abord définir ce qu'est une licence d'importation et quand celle-ci est automatique ou pas ? La liste noire des produits stratégiques interdits à l'importation et la liste blanche dont les produits peuvent être importés, doivent être également clarifiées", tient à préciser le ministre. "La liste ne peut pas être grise. Elle est, soit noire, soit blanche", observe-t-il. L'adhésion à ce commerce international, tient-il à préciser, "n'est pas une obsession. Elle a cependant beaucoup plus d'avantages que d'inconvénients. Or, plus nous temporisons, plus les conditions d'adhérer seront difficiles". L'OMC garantira, selon lui, une mise à niveau de l'économie nationale et une meilleure transparence dans les transactions commerciales internationales. C'est ce dernier volet (commerce extérieur) qui suscite d'ailleurs, souligne-t-il, l'opposition de certains opérateurs économiques indélicats. "Voyez-vous le gouvernement brader l'économie nationale, lui qui a déboursé une enveloppe de 10 milliards de dinars pour sauver le secteur public ?", argue Amara Benyounès. L'autre aspect sur lequel le ministre a mis l'accent a trait à la lancinante question du secteur informel. Le marché noir constitue, déplore-t-il, une véritable "plaie" infectée pour l'économie nationale. Et pour une guérison contre cette "infection", le ministre annonce l'ouverture d'un débat franc et général avec tous les commerçants et autres opérateurs économiques lors d'une rencontre prévue pour la mi-octobre. Informel : une rencontre-débat vers la mi-octobre "Nous allons écouter les différents intervenants dans ce marché parallèle et connaître leurs doléances. Ensemble, nous trouverons les solutions idoines qui pourront endiguer un tant soit peu ce phénomène qui représente, selon les experts, entre 30 et 60% de l'économie", explique M. Benyounès. Une fois que toutes les conditions de leur réintégration dans le circuit officiel seront réunies, "nous allons être intolérants avec les personnes ou les entreprises qui refuseront de réintégrer l'économie réelle", menace-t-il. Les directions de commerce des wilayas sont ainsi instruites pour une application stricte de la réglementation à l'encontre des contrevenants récidivistes. La note concerne aussi les commerçants qui n'assureront pas leur permanence les jours de la fête de l'Aïd el-Adha. Les directeurs de commerce sont appelés à combattre l'exposition de produits périssables sur les trottoirs car "il y va de la santé publique et de la crédibilité du pays", regrette le ministre qui ajoute : "Liberté de commerce, OK, mais pas au détriment de la santé des citoyens. Il ne faut pas donner l'image d'un pays sous-développé où l'on constate un manque flagrant d'autorité de l'Etat." Par ailleurs, le ministre, qui décide d'ouvrir plusieurs chantiers de réformes dans son secteur, parle d'une nécessité de faire le point sur les divers accords multilatéraux et bilatéraux paraphés par l'Algérie notamment l'Union européenne, la Zone arabe de libre-échange (Zale)... Abordant la problématique de l'étiquetage en arabe sur les produits importés, le ministre du Commerce affirme qu'il ne doit pas être un facteur de blocage au niveau des ports. Certains pays, surtout asiatiques, ne maîtrisent pas la langue arabe, dit-il. La marchandise bloquée dans les entrepôts et les ports secs représentent un coût en devises que paient l'Etat et l'importateur. D'où sa proposition : "Pourquoi l'étiquetage ne se ferait-il pas en Algérie ? Cela réduira la facture en devises du pays et créera des postes d'emploi." Dans le même état d'esprit, Amara Benyounès exhorte ses cadres à simplifier l'acte de commerce, de le rendre ordinaire et d'éviter toute complication et bureaucratisation. Concernant le registre du commerce électronique, M. Benyounès a avancé le chiffre de 80 000 registres délivrés depuis le lancement de l'opération en mars dernier. Sur le registre des investissements, le ministère a lancé un programme (qui n'est pas achevé dans les délais impartis) au titre des différents plans pluriannuels, conçus par l'Etat, évalué à plus de 27 milliards de dinars. L'on totalise à ce jour 585 projets de réalisation dont 256 infrastructures administratives, 138 inspections territoriales du commerce ainsi que 328 infrastructures commerciales composées de 320 marchés couverts et 8 marchés de gros. Nom Adresse email