Résumé : La vieille femme les invite à entrer. Elle n'en revient pas qu'Ihssane soit là. Après toutes ces années, elle était revenue. La tache de naissance confirme que c'est bien elle. Khalti Ourida lui remet une enveloppe contenant un souvenir en or et une lettre qui, à sa lecture, la bouleverse... - Elle vivait une histoire d'amour, elle espérait se marier mais ses parents avaient d'autres projets pour elle ! Vous savez, j'avais posté deux lettres pour elle, mais je n'ai jamais eu de réponse ! Elle m'avait aussi remis un numéro de téléphone, mais je ne suis jamais tombée sur ce Karim... Ma fille, j'espère de tout cœur que tu retrouveras ta mère ! Ihssane essuie ses larmes et une question la taraude. - Si ce n'est pas votre parente, pourquoi l'avoir accueillie ici ? - C'était l'amie de ma sœur, dit khalti Ourida. Elle avait besoin d'un endroit sûr, en attendant sa délivrance ! Ma fille, je suis heureuse et soulagée de voir que tu as une vie normale ! Mais même si tu retrouves et reprends avec ta mère, n'oublie jamais ta famille adoptive ! - Ça ne risque pas d'arriver ! Mais est-ce que votre sœur peut nous aider ? Elles ont dû garder contact ?, émet Ihssane. Votre sœur doit tout savoir de sa vie... - Ma sœur ?, murmure-t-elle en laissant couler quelques larmes. Elle n'est plus de ce monde. Elle est décédée dans un accident de voiture, cette même année, leur apprend-elle, bouleversée par le souvenir. - Qu'elle repose en paix ! Hadja Meriem m'a dit qu'un homme venait la chercher, qui était-ce ? - Mon frère, répond-elle. Maintenant il vit avec sa famille, à quelques pâtés de maisons d'ici ! Ah, quand je te regarde, je me rends compte que tu as hérité de sa beauté ! - Merci. J'ai hâte de la connaître ! - Incha Allah, tu la retrouveras vite ! Je te donne mon numéro ! Je voudrais bien avoir de ses nouvelles ! Ihssane en prend note et se lève, vite imitée par son grand-père. Elle embrasse chaleureusement khalti Ourida, la remercie d'avoir aidé sa mère et promet de revenir avec elle. Si elle accepte. Ils reprennent la route, en sens inverse. Hadj Ahmed n'a pas desserré les lèvres, visiblement inquiet. Ihssane ne s'en est pas rendu compte, elle n'a cessé de parler de ses espoirs et de sa mère. Elle l'aime sans l'avoir vue et connue. Le peu qu'elle sait d'elle la rassure. Ce n'était pas une dévergondée ou une prostituée mais une fille de bonne famille. Elle est le fruit d'une relation amoureuse entre deux étudiants dont le projet de mariage avait été contrarié par ceux de ses grands-parents. A cette époque, les mariages étaient arrangés, se passant souvent du consentement de la principale concernée. Si Karim était venu, ils ne se seraient jamais séparés. - J'aurais vécu entourée de mes parents ! Quel gâchis ! Je déteste ces parents ! Pourquoi ne sont-ils pas comme toi et grand-mère, pleins d'attention, œuvrant toujours pour le bonheur de leurs enfants ?! - Ne les juge pas, tous les parents agissent pour le bien de leurs enfants !, les défend hadj Ahmed. On ne peut pas les juger, ils devaient avoir une bonne excuse ! - C'est un crime ce qu'ils ont fait ! Mais s'ils ont pu nous séparer avant, maintenant ils ne le pourront pas ! - As-tu pensé au fait que ta mère ait sa vie, une famille qui ignore tout de toi ? Tu ne penses pas à la lui gâcher ? - Non, s'écrie-t-elle. Je veux la retrouver, l'avoir pour amie, car maman Zina est unique ! Allah l'a mise sur mon chemin pour que je vive entourée de gens qui m'aiment ! Tu me connais grand-père, je n'ai pas un mauvais fond ! Si elle ne veut pas de moi, j'accepterai ! Je ne vais pas m'imposer de force ! Ce sera à elle de décider. Si elle veut de moi dans sa vie, j'aurai deux maman, une de cœur et une de sang ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email