Résumé : Le lendemain matin, Ihssane s'est levée très tôt. Son grand-père remarque ses traits fatigués. En quelques mots, elle lui résume la journée passée. Elle espère beaucoup de la prochaine rencontre. Hadj Ahmed l'accompagne à Thenia. Ils trouvent facilement la maison de Ourida... - Bonjour, c'est pour quoi ?, demande-t-elle sans leur ouvrir. - Bonjour khalti, vous êtes Ourida ?, demande Ihssane. - Oui, qu'est-ce que vous voulez ? - Je voudrais vous parler, dit la jeune fille. El-hadja Meriem m'a dit que vous êtes une parente de ma mère. J'ai vécu quelques jours ici, à ma naissance ! La vieille femme devient blême et porte la main, à son cœur. Elle ouvre le portail et les invite à entrer. - Sobhan Allah... Si on m'avait dit que tu reviendrais un jour, je n'y aurais pas cru ! Tu as grandi, tu es une femme ! - Khalti, je suis à la recherche de ma mère ! - Allons à l'intérieur ! Je n'en reviens toujours pas ! Je me rappelle d'une tâche de naissance... - Sous mon bras, précise Ihssane. La vieille la prend dans ses bras et la serre très fort contre son cœur. - Allah akbar ! Je peux la voir ? Ihssane retire sa veste et lui montre son bras. La vieille caresse la tâche, n'en revenant toujours pas. - J'ai besoin de vous, pour retrouver ma mère, insiste la jeune fille. Comment s'appelle-t-elle ? D'où est-elle ? Khalti Ourida, je vous en prie, aidez-moi ! - Entrons ! Elle les invite à s'installer dans la pièce principale. Elle voudrait leur préparer du café mais hadj Ahmed refuse. - On est venus aux nouvelles, dit-il. Dîtes-nous ce que vous savez ! Je suis son grand-père ! Je comprends qu'elle veuille savoir d'où elle vient ! Alors si vous pouvez nous aider, faites-le ! - Oui, je vous dirais tout ce que je sais !, promet-elle. Mais avant, j'ai quelque chose pour toi ! Elle va chercher dans une autre pièce un coffret qu'elle ouvre devant eux. Elle sort une enveloppe et la tend à la jeune fille. - Ta mère a beaucoup souffert à ta naissance ! Elle t'aimait beaucoup, au point de te garder contre son cœur de jour comme de nuit ! Mais après sa délivrance, sa famille voulait qu'elle rentre à la maison ! J'ai tout fait pour l'aider, dit-elle, émue par les souvenirs. Elle ne méritait pas ce qu'il lui arrivait... Elle subissait deux épreuves à la fois, une rupture forcée avec son ami et puis, toi... Que de cris, que de larmes elle avait versé le jour où la sage-femme t'a prise pour déclarer ta naissance ! Ya Rebi ! J'ai assisté impuissante à ce crime envers une jeune mère qui voulait garder son bébé coûte que coûte ! Ihssane a saisi l'enveloppe et l'ouvre, ne pouvant pas attendre d'arriver à la maison. En plus d'une lettre, il y a une chaîne en or, avec un pendentif en forme de cœur brisé. Elle le porte à ses lèvres puis le range dans l'enveloppe. Elle déplie la lettre et les mots lui fendent le cœur. "Mon cœur, mon petit amour, si tu as cette lettre entre les mains, c'est que je n'aurais pas pu changer le cours de ma destinée et pas pu te retrouver. C'est la nuit, et il me semble que son obscurité a atteint mon cœur. Ils t'ont enlevée à mon sein et j'ai l'impression d'avoir été amputée d'une partie de mon cœur. Je crois que la douleur ne me quittera jamais. La peine m'étouffe. J'espérais que Karim viendrait. J'étais prête à fuguer pour qu'on forme une famille. Mais il a eu un empêchement, ou aurait-il fuit ses nouvelles responsabilités ? A l'heure qu'il est, je me prépare à rentrer à la maison plus morte que vive. Le deuil de notre séparation, je le porterais toute la vie. J'en veux à ma famille, au monde entier, à la chance qui m'a tourné le dos ! Je finis mes études puis, dès que je peux m'assumer, je te chercherais ! On vivra ensemble mon cœur ! Mais si tu lis cette lettre, c'est que je n'aurais pas réalisé mon rêve. Alors retrouve-moi à cette adresse "X". Lynda Ihssane ne se rend pas compte mais elle pleure. Elle est heureuse d'avoir cette lettre qui la lie à sa mère. Elle la retrouvera. Elle est proche du but... (À suivre) A. K. Nom Adresse email