Des dizaines de personnes ont répondu favorablement, jeudi matin, à l'appel d'un comité citoyen qui a initié un rassemblement pour dénoncer l'assassinat odieux de l'otage français, Hervé Gourdel, par des ravisseurs se revendiquant de l'Etat islamique. Les manifestants ont également dénoncé l'état d'insécurité qui prévaut en Kabylie, une région qui enregistre son 81e cas d'enlèvement. Si certains rapts ont connu un dénouement heureux, d'autres ont malheureusement fini dans la douleur et le sang. Pour de nombreuses personnes qui ont pris part au rassemblement de jeudi, "ce lâche assassinat nous rappelle les nombreux crimes abjects commis en Kabylie, touchant des personnes enlevées dans la région, comme Hand Slimana, tué lors d'une tentative d'enlèvement à Aghrib, en 2010, ou l'horrible assassinat d'Amirouche Mebrek, enlevé à Ath Zmenzer en janvier 2014, citant encore le triple assassinat de trois villageois au village d'El-Vir, à Maâtkas, qui se sont opposés à une tentative d'enlèvement du fils d'un émigré en 2011". C'est, en effet, tout ce climat de terreur, même si l'assassinat du touriste français s'inscrit dans un registre différent, qui a poussé ces nombreux citoyens à exprimer leur ras-le-bol, jeudi, et ce, devant de nombreux médias locaux et étrangers présents à ce rassemblement qui a débuté vers 11h, devant l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, où les initiateurs ont brandi des photos de la victime et allumé des bougies en signe d'hommage à ce touriste lâchement assassiné par la horde terroriste. "Pourquoi lui et pourquoi maintenant, alors que depuis le début des années 2000, des touristes étrangers visitent la région sans être inquiétés ? Il y a même des personnes étrangères qui travaillent un peu partout en Kabylie. Une malchance ou une malédiction ?" s'est interrogée une quinquagénaire qui avait l'habitude de visiter des sites touristiques en Kabylie en compagnie d'amis et de touristes étrangers. La zone est pourtant encadrée par plusieurs barrages des services de sécurité ! Dans un appel lancé à travers les réseaux sociaux, les organisateurs du rassemblement ont dénoncé l'enlèvement de ce touriste dont le destin s'est tristement achevé quelque part dans un maquis de Kabylie. "Un rapt qui intervient après de nombreux autres qui ont frappé des commerçants de la région, kidnappés pour des rançons. Voici que, pour la première fois de notre récente histoire, c'est un étranger qui a été enlevé et exécuté. La Kabylie est livrée depuis 1999 à l'insécurité", ont déclaré les initiateurs de cette manifestation.