«Les auteurs de ce drame ont tué le père d'un enfant de 4 ans. Le choc est terrible», fulmine un villageois. Le jeune Amirouche Mebrek, 38 ans, enlevé vendredi dernier par un groupe d'individus armés, dans la commune de Beni Zmenzer, a été retrouvé mort, hier en début de matinée, selon les membres de la cellule de crise installée au lendemain du rapt. Le corps sans vie a été découvert dans la commune d'Agouni Gueghrane, daïra des Ouadhias, au sud de la wilaya, ajoutent les mêmes sources. La nouvelle de ce drame est tombée tel un couperet sur la population, jetant émoi et consternation sur la région. «C'est un drame immense», lâche un citoyen, qui nous décrit une atmosphère lourde dans la localité et partout où l'effroyable nouvelle a déjà circulé. «Les kidnappeurs ont abattu sur la région un climat de terreur. Le chagrin est incommensurable», a-t-il ajouté. Depuis l'enlèvement de ce jeune homme, les citoyens de Beni Zmenzer n'ont pas connu de répit ; ils se sont mobilisés pour exiger la libération de ce père de famille. Rassemblement au chef-lieu de la commune et grèves générales ont été organisés pour dire leur détermination et leur solidarité avec la famille de l'otage. Les proches de la victime et la population de sa région espéraient la libération au bout de plusieurs journées d'angoisse. Lundi, une longue file de véhicules a démarré de l'Alma, chef-lieu de commune, pour sillonner les villages voisins, où les membres de la cellule de crise avaient lancé vers les forêts environnantes des appels à la libération de Amirouche. Des appels qui en disent long sur les moyens dérisoires dont disposent les populations pour faire face au phénomène des rapts qui se multiplient dans une région prise en tenaille entre le terrorisme et le grand banditisme. La dépouille de la victime a été transportée à la polyclinique des Ouadhias avant d'être transférée au CHU Nedir Mohammed. «La situation s'aggrave ; on ne sait plus quelle limite aura l'horreur qui s'abat sur nous. Les auteurs de ce drame ont commis un double assassinat. Ils ont tué un homme et le père d'un enfant de 4 ans. Le choc est terrible», fulmine un villageois. «Tout le monde doit se sentir concerné par le kidnapping de Amirouche, car il s'agit d'un phénomène qui gangrène notre région. Personne n'est à l'abri. Dénoncer les enlèvements est l'affaire de tous», avait déclaré Amar Chaffa, maire de Beni Zmenzer, lors d'une assemblée générale organisée, dimanche dernier, par la population au siège de l'APC, dans le sillage des actions engagées pour la libération du jeune Mebrek. Ce dernier a malheureusement été tué par ses kidnappeurs ; un drame qui a endeuillé la région. Ce n'est pas la première fois qu'un otage est assassiné par ses ravisseurs dans la wilaya de Tizi Ouzou. En 2012, le jeune Aghilès Hadjou avait été découvert étranglé par ses kidnappeurs sur une plage d'Aït Chaffaâ, à Azeffoun. Le propriétaire d'une entreprise de travaux publics, Hend Slimana, est également décédé suite à sa blessure par balle lors d'une tentative d'enlèvement à Aghribs, à l'est de Tizi Ouzou, en 2010. Dans la commune de Maâtkas, trois personnes ont aussi été tuées dans un accrochage avec les auteurs du rapt du fils d'un émigré, en 2011.