Sur les 31 périmètres d'hydrocarbures proposés dans le 4e avis d'appel d'offres lancé par Alnaft en janvier 2014, seuls 4 ont été attribués. Ils l'ont été hier au cours d'une séance d'ouverture des plis des sociétés ayant participé à cette compétition. Le périmètre de Boughezoul (blocs 104b, 117, 133c, 135b et 137b) a été octroyé au consortium Repsol- Shell, le site de Timissit (bloc 210), à Statoil-Shell, Tinrhert Nord (blocs 223b, 244d et 235b) au consortium Dragon Oil-Enel, et enfin, le périmètre Msari Akabli (blocs 332a, 341a3 et 339a1), à Dragon Oil-Enel. Dragon-Oil est une société émiratie. Elle va intervenir comme opérateur sur le périmètre de Tinrhert Nord et comme investisseur sur celui de Msari Akabli. Eni Algeria était de la compétition. Elle a fait une offre relative au site de Boughezoul. Mais elle s'est fait distancer par l'espagnole Repsol et la hollando-anglaise Shell. En tout, cinq offres ont été proposées, dans le cadre de cet appel d'offres. La chinoise China National Petroleum Corporation (CNPC), la britannique BP, la russe Gazprom, la française Total (des sociétés opérant déjà en Algérie) n'ont pas participé, elles, à cet appel d'offres dont les résultats ont été jugés "acceptables" par M. Betata, président du comité de direction de l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). M. Betata s'est attardé sur le processus de l'appel d'offres, parlant d'un "cheminement requis". Histoire d'expliquer qu'il n'y a pas eu de retard dans l'élaboration et la promulgation des textes d'application liés à la nouvelle législation pétrolière adoptée en janvier 2013. Et, que cela n'a rien à voir avec cette compétition. Le président du comité de direction paraissait, toutefois, peu convaincant, y compris sur le non conventionnel qui ne semble pas avoir suscité l'intérêt des soumissionnaires. Il a eu cette déclaration : "L'appel d'offres ne vise pas le schiste en priorité, mais le développement de périmètres mis en concurrence. Néanmoins, certains périmètres ont un objectif mixte (conventionnel et non conventionnel)." M. Betata ne se déjugerait pas, si toutefois, les sites attribués se révélaient prometteurs en schiste, au terme de l'opération de recherche et d'exploration. Cela relève du plausible et les compagnies, attributaires de permis miniers, auront toute la latitude d'engager des travaux dans le non-conventionnel, puisque les contrats, qu'elles auront à signer, le permettent. Cet appel à la concurrence, le premier dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, a été lancé trois ans après le 3e avis d'appel d'offres émis, lui, en 2011, sous la loi de 2005, et qui s'est terminé par un échec, puisque seules quatre compagnies avaient soumissionné, trois étrangères et Sonatrach. Deux blocs ont été attribués sur les dix proposés dans l'appel d'offres. Indépendamment des résultats sur lesquels il a débouché, le 4e appel d'offres a pris du retard, le calendrier de son déroulement a été modifié par deux fois, suite à une demande formulée par des compagnies de reporter la date de soumission des offres. Elles voulaient se donner suffisamment de temps pour bien évaluer les périmètres proposés. Ainsi, l'ouverture publique des offres, prévue, au départ pour le mois d'août, a été repoussée au 4 septembre et la signature des contrats au 2 octobre. Cela va encore changer : l'ouverture des plis a été reprogrammée pour le 30 septembre et la signature des contrats pour le 29 octobre prochain. Cet appel d'offres a mis en compétition un bon "paquet" de périmètres d'hydrocarbures dont une partie concerne le non-conventionnel. Il constitue, pour Alnaft, une belle occasion pour les compagnies pétrolières étrangères de s'inscrire dans le développement des ressources en hydrocarbures de l'Algérie. L'agence souligne que dans le but de mieux apprécier le potentiel des ressources en hydrocarbures tant conventionnels que non conventionnels dans les différents bassins sédimentaires du domaine minier de l'Algérie, des études d'évaluation ont été engagées. Elle révèle également que l'intensification de l'effort d'exploration, enregistrée dans le domaine minier algérien, notamment en 2012 et en 2013 en termes de forage d'exploration et d'acquisition sismique, a permis la mise en évidence de nouvelles ressources d'hydrocarbures qui ont induit une "évolution du niveau global des réserves" d'hydrocarbures dans le pays.