Quelques jours seulement après le décès d'une figure emblématique du sport annabi, en l'occurrence Ali Doudou, l'ancien gardien de but de la glorieuse équipe de l'ALN/FLN, voilà que la ville d'Annaba est, de nouveau, endeuillée par la disparition du cycliste Ali Bentahar qui a tiré sa révérence, samedi, jour de l'Aïd el-Adha, à l'âge de 82 ans. Né le 21 décembre 1932 à Annaba, "Cheikh Bentahar", tel qu'on l'appelle affectueusement à la Coquette, était un habitué des routes de la plaine de la Seybouse et un spécialiste de la piste du stade Vélodrome longue de 500 mètres. En matière de compétition, le défunt avait disputé de 1963 à 1972 de nombreuses courses avant de s'occuper définitivement de la formation des jeunes. La tranche d'âge privilégiée était celle des 6 à 12 ans. À ce titre, cheikh Bentahar a été le mentor de nombreux talents qu'il a coachés sur plusieurs générations et cela, notons-le, avec très peu de moyens. Certains d'entre eux font actuellement le bonheur de fédérations étrangères du cyclisme notamment en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. Ainsi, celui qui a dédié sa vie au vélo s'en va à la veille même de la tenue des championnats arabes de cyclisme qui se dérouleront précisément à Annaba du 9 au 22 octobre. À son enterrement au cimetière Bouguantas, on a pu apercevoir quelques anciens champions locaux à l'image de Hamoudi, Cheriet, Daoudi, Lachichi et Belaribi. "D'autres coureurs sont venus d'Azzaba et même de Constantine", nous a signalé Tahar Boultif, doyen de la ligue de cyclisme d'Annaba. Il faut savoir que le défunt n'a été atteint que récemment par la maladie, car, il y a tout juste quelques mois, le vénérable octogénaire arpentait encore les côtes escarpées du massif de l'Edough menant au village de Seraïdi et pouvait même parcourir sur le plat une distance de 100 km (!) C'est dire la fierté et la sympathie que vouaient les Annabis à la ténacité de ce vieil homme qui aura consacré l'essentiel de sa vie au cyclisme et à l'éducation sportive. Lors de son inhumation, la présence insolite d'un cycliste à vélo ayant appris la triste nouvelle au cours d'une randonnée a été l'ultime hommage qu'on pouvait rendre à ce véritable passionné de la petite reine. Adieu Cheikh ! M.-C. L.