Elle confirme la richesse du domaine minier national en ressources conventionnelles. Sonatrach a annoncé, hier, une importante découverte d'hydrocarbures dans le bassin de Berkine, précisément dans le périmètre d'El-Assel au sud-est du pays. "Ce forage a atteint une profondeur de 4 200 mètres à intervalle d'hydrocarbures avec des débits de 8,5 mètres cubes/heure et 7 930 mètres cubes/heure de gaz", précise la compagnie pétrolière nationale. La découverte a été réalisée en association avec la compagnie russe Gazprom. Sonatrach et la firme russe, présente en Algérie depuis 2008, avaient déjà réalisé deux découvertes d'hydrocarbures dans le même périmètre. Cette annonce, qui confirme la richesse du domaine minier national en ressources conventionnelles, intervient après l'échec du quatrième appel d'offres en matière d'exploration au cours duquel seulement 4 périmètres sur 31 avaient été attribués. Un signal aux compagnies étrangères pour montrer que ce revers est un simple nuage. Sonatrach a d'autres moyens pour accélérer l'effort d'exploration et de développement de gisements d'hydrocarbures. Grâce aux amendements de la loi sur les hydrocarbures de 2013, elle peut de gré à gré conclure des accords avec des compagnies étrangères dans l'exploration et le développement de gisements. D'ailleurs, des négociations sont en cours avec des compagnies étrangères, a indiqué un responsable du secteur, sans citer les noms de ces groupes pétroliers. Par ailleurs, des projets d'exploration sont en cours avec notamment l'allemand Eon. Tout comme ce dernier, Sonatrach et Gazprom doivent faire des travaux de délinéation pour mesurer l'étendue du réservoir et évaluer de manière plus précise l'importance du gisement découvert. Ces projets, si leur commercialité est confirmée, conjugués aux nouveaux gisements en cours de développement au Sud-Est (Tinhert, Issarène, Bir Sbaa, Takazaouet...) et au Sud-Ouest (Touat, Timimoun, Reggane Nord, Hassi Ba Hamou, Hassi Mouina, doivent inverser la tendance enregistrée ces dernières années : la chute de la production d'hydrocarbures du pays. Le gouvernement prévoit une hausse de la production à partir de 2016 tirée de ces nouveaux champs. Quant aux réserves, Sonatrach rappelle qu'elle a réalisé 112 nouvelles découvertes depuis 2010, contribuant à une hausse de 5% de leur volume. Elles s'établissent à 4 milliards de tonnes équivalent pétrole (TEP) aujourd'hui. La question est de savoir si Sonatrach parviendra à dynamiser ses activités d'amont. Beaucoup de ses projets accusent un retard dans la réalisation, à l'instar du développement du gisement de l'Ahnet au Sud-Ouest. Le contexte n'est pas favorable pour la compagnie pétrolière nationale. La demande domestique en produits énergétiques est en train d'exploser, entraînant une tendance à la baisse en volume des exportations d'hydrocarbures. L'effort de Sonatrach doit être poursuivi pour mettre au jour de nouvelles découvertes, la situation appelle à la définition urgente d'un modèle de consommation énergétique plus rationnel, moins gaspilleur de ressources énergétiques non renouvelables. L'autre alternative est également de mettre à profit la présence de grandes compagnies étrangères comme Gazprom pour nouer des alliances en vue de décrocher des gisements de pétrole et de gaz en Afrique. Le Mozambique et la Tanzanie peuvent être les cibles de ces partenariats stratégiques, d'autant que l'Algérie peut faire valoir comme atout ses bonnes relations politiques avec ces pays africains.