Une conférence internationale sur la reconstruction de Gaza se tient aujourd'hui, au Caire, en présence des délégués des pays donateurs, au nombre d'une cinquantaine, dont une trentaine représentés par leurs ministres des Affaires étrangères. Le secrétaire général des Nations unies, le secrétaire d'Etat américain, les représentants de multiples organisations humanitaires, financières ou politiques comme le Fonds monétaire et la Ligue arabe seront de la partie. Organisée à l'initiative de la Norvège et de l'Egypte cette conférence, troisième du genre après celles de 2002 et de 2009, est destinée notamment à réparer les dégâts de induits par l'agression israélienne, lors de l'opération "Bordure protectrice", qui a duré cinquante jours. Il s'agit de collecter les fonds nécessaires à la réparation des infrastructures de base endommagées par les bombardements israéliens, notamment l'électricité, l'eau et l'évacuation des eaux usées ainsi que les hôpitaux, les écoles et les routes, dont l'évaluation se poursuit encore. Début septembre, des experts palestiniens avaient estimé à six milliards d'euros les coûts de la reconstruction de Gaza et affirmé qu'elle durerait cinq ans dans l'hypothèse d'une levée totale du blocus imposé par Israël sur l'enclave palestinienne. Seulement voilà, l'importance des dégâts, d'une plus grande ampleur que les précédents, et l'aide record de 1,6 milliard de dollars, demandée, posent problème cette fois-ci. Les probables donateurs commencent à montrer des signes de réticence. En dépit de leur bonne volonté à aider à la reconstruction de Gaza, les pays donateurs s'interrogent jusqu'à quand faut-il continuer à le faire, en l'absence de paix durable, pour qu'Israël vienne tout détruire. Aussi, si cette conférence se veut une action visant à apporter un soutien politique pour un cessez-le-feu durable, les donateurs en profiteront en outre pour envoyer "un signal clair pour que la situation de Gaza change. Gaza ne peut pas être reconstruite à l'identique. La communauté internationale ne peut tout simplement pas être tenue de contribuer seulement encore et encore à la reconstruction", a indiqué, en août dernier, le ministre norvégien des Affaires étrangères, Boerge Brende. "Gaza doit être ouverte", "la croissance économique puisse avoir lieu", et "la sécurité de la population civile doit également pouvoir être assurée dans Gaza et à l'extérieur de Gaza", a affirmé en outre, M. Brende, en souhaitant que "les donateurs souhaitent que le président Mahmoud Abbas soit le bénéficiaire de l'aide. C'est son gouvernement de coalition, composé de technocrates, qui doit diriger la reconstruction". "Dans ce même sillage, l'occasion sera également offerte pour le secrétaire d'Etat américain John Kerry de plaider pour une relance du processus de paix israélo-palestinien stoppé depuis avril, ont indiqué vendredi des diplomates américains. Amar R.