Le Comité olympique et sportif algérien (COA) a honoré, samedi à Alger, le gymnaste Mohamed Lazhari-Yamani, premier sportif à avoir représenté l'Algérie aux Jeux olympiques, en 1964 à Tokyo (Japon). Yamani, qui évoluait au moment de l'indépendance au SM Puteaux, club avec lequel il avait été sacré champion de France, a résisté à toutes les offres et pressions de ses dirigeants, en optant sans hésitation pour les couleurs nationales algériennes. Mohamed Lazhari-Yamani a été honoré par le COA à l'occasion du 50e anniversaire de la première participation algérienne aux JO, en 1964 à Tokyo. "J'étais champion de France, je deviens le premier athlète représentant de l'Algérie aux Jeux olympiques de Tokyo. Je ne peux parler des performances sportives, mais la présence de l'Algérie est en elle-même un événement qui mérite à lui seul la médaille d'or", a déclaré à l'APS, Mohamed Lazhari-Yamani. Considéré alors par les responsables sportifs algériens comme le seul athlète de niveau international, Mohamed Lazhari obtient ainsi l'insigne honneur de représenter l'Algérie au plus prestigieux rendez-vous sportif mondial : les Jeux olympiques 1964 de Tokyo, après avoir participé sous les couleurs de la France aux JO de Rome 1960. "Dans l'euphorie de l'indépendance, on m'a demandé de choisir entre l'Algérie et la France. Je n'ai pas réfléchi un seul instant. C'était spontané, j'ai choisi ma patrie", s'est-il remémoré. Au lendemain de l'indépendance, son choix le mène au ministère de la Jeunesse et des Sports (actuellement ministère des Sports) où il devient conseiller, tout en gardant son statut d'athlète, puisqu'à ce titre, il est envoyé de nouveau à Paris pour préparer les JO de Tokyo et représenter l'Algérie indépendante. "Des athlètes de divers pays m'accostaient souvent, pour me demander où se trouvait l'Algérie, quelle était sa langue officielle et d'autres questions encore. Mais tous savaient une chose : l'Algérie était synonyme de révolution", se souvient encore Yamani. Dressant un portait du sportif de son époque et celui d'aujourd'hui, Yamani estime qu'en son temps on pensait d'abord à représenter les couleurs nationales, faisant passer l'intérêt personnel au second plan. "On ne pensait qu'à l'emblème national, on ne se souciait pas de nos difficultés ou de notre avenir", a-t-il conclu.