La question du gaz de schiste a été également évoquée lors de la deuxième journée de la Conférence internationale sur l'industrie du gaz. En effet, aujourd'hui, Sonatrach doit assurer aussi bien la logistique que la technologie pour pouvoir se préparer à l'exploitation du gaz de schiste, chose qui n'est pas possible d'ici 2030. Une situation qui fait référence aux 50 plateformes qui sont indispensables pour seulement 4 puits, alors qu'un puits de schiste a une durée de vie ne dépassant pas les 5 ans et qu'il faut donc multiplier les forages. Sonatrach envisage le forage de 4 000 puits, ajouté aux 2,5 milliards de m3/an nécessaires dont seulement 30% seront réutilisés. Hier, cet argumentaire sur les efforts à consentir a également été développé par Attar, ancien P-DG de Sonatrach, qui a réitéré son soutien au développement du gaz de schiste en Algérie. Ce dernier expliquant qu'à l'heure actuelle, le gaz de schiste n'est pas du tout rentable mais que néanmoins, il faut passer par là. "D'ici 2030, la production et les réserves de gaz en Algérie ne seront plus suffisantes et la rente à partir des énergies conventionnelles va aller en diminuant..." Et de poursuivre devant les journalistes : "Aujourd'hui, Sonatrach n'est pas prête du point de vue de la logistique et de la technologie et il faut au minimum attendre jusqu'en 2030 pour voir les moyens et la rentabilité être effectifs et non pas 2022." C'est aussi pour cette raison, selon lui, que les blocs d'appels d'offres pour les périmètres de gaz de schiste n'ont pas eu de succès. "Ce n'est pas la question sécuritaire qui a freiné les compagnies étrangères. Regardez, Statoil a pris un périmètre près de la frontière libyenne, la sécurité pour les compagnies ils l'évaluent en coût, celles-ci viendront quand les conditions logistiques et technologiques seront disponibles." En revanche, ce qui ferait débat aujourd'hui au cœur des pouvoirs publics, c'est de savoir s'il faut aller vers une modification de la règle des 51/49% pour le gaz de schiste. Et Attar d'insister sur cette question. "Personnellement, je suis pour, c'est là mon opinion et surtout pour le gaz de schiste, car avec cette règle c'est faire supporter à Sonatrach un risque financier important qui peut être partagé avec des partenaires étrangers sans que cela remette en cause notre souveraineté sur les ressources naturelles, il ne faut pas changer la loi, changer à chaque fois la loi ce n'est pas la solution", affirme l'orateur. Quant au P-DG de Sonatrach, il a tenté, dans son discours de clôture, de rassurer les opposants au gaz de schiste et de déclarer que "pour démystifier les quantités d'eau utilisées pour la réalisation de forage et de fracturation hydraulique, Sonatrach s'engage avec résolution à rationaliser l'utilisation de cette ressource à travers son recyclage et son traitement".