Présent à la conférence internationale sur l'industrie du gaz en Algérie, l'ancien P-dg de Sonatrach, M. Abdelhamid Attar, réaffirme sa conviction que pour débuter l'exploitation du gaz de schiste en Algérie, il faut beaucoup de temps mais aussi et surtout, l'Algérie n'est pas prête logistiquement. «Je regrette, je suis désolé, je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent on va avoir 10 milliards de m3 en 2022, 2022 c'est demain ! Sonatrach a fait deux puits verticaux, c'est tout et elle va attaquer deux puits horizontaux, des puits tests ; le gaz de schiste ne va pas venir à mon avis avant 2025-2030». La réticence des entreprises soumissionnaires dans ce projet revient, dira notre interlocuteur, aux blocs qui ont été proposés et qui n'ont pas assez de potentiel, et d'ajouter «on ne va pas chercher du gaz de schiste sur un périmètre, le gaz de schiste c'est sur de grandes surfaces». La deuxième raison pour laquelle le projet n'attire pas grand monde outre mer, est, selon l'intervenant, dû au fait que l'Algérie n'est pas prête logistiquement. «Aujourd'hui, les sociétés pétrolières ont des difficultés pour trouver un appareil de forage normal pour forer un puits normal, demain si elles s'attaquent au gaz de schiste, ça veut dire dans quatre ans, il faudrait qu'il y ait en Algérie des centaines d'appareils de forage». Sur un autre volet, pour cet expert en énergie, dans ce domaine spécialement du gaz de schiste, il faut abandonner la règle 51/49 et qu'il ne faudrait pas l'appliquer systématiquement. Il s'explique, «d'abord au point de vue ressources, nous avons Hassi Rmel et Hassi Messaoud qui peuvent assurer pratiquement la sécurité énergétique pour au moins 20 ans. Le gaz de schiste c'est plus difficile techniquement, il faut plus d'argent, or en appliquant la 51/49, on oblige Sonatrach à prendre plus de risques».