L'Algérie a rejeté, hier, la présentation "fallacieuse" faite par la partie marocaine de la réaction des gardes-frontières algériens, sujets de provocation par un groupe de contrebandiers marocains, ainsi que son exploitation politico-médiatique "abusive". "Le ministère des Affaires étrangères rejette catégoriquement la présentation fallacieuse d'un incident survenu, le 18 octobre courant, à la frontière algéro-marocaine, ainsi que l'exploitation politico-médiatique abusive qui en est faite par la partie marocaine", précise un communiqué du ministère. Le ministère a rappelé que "la réalité est qu'une patrouille de gardes-frontières qui a été ciblée, ce jour-là, par des pierres lancés par un groupe de contrebandiers marocains, a réagi d'une manière professionnelle, comme d'habitude, par deux tirs de sommation en l'air qui ne peuvent, en aucune manière, provoquer des blessures à quelques personnes engagées dans l'acte de provocation". "La manipulation des faits et l'escalade dans le discours des autorités marocaines, à des fins pour le moins inavouables, témoignent d'une attitude irresponsable qui ne sied point aux valeurs de fraternité et de bon voisinage qui lient les deux peuples", poursuit le ministère. "L'Algérie, qui déplore la propension de certains dirigeants marocains à travestir la vérité, rejette, encore une fois, le recours à ces méthodes provocatrices au moment où le contexte international et régional exige une relation sereine et constructive, ainsi que de la retenue dans les actes comme dans les propos." "Cette inclination de la partie marocaine à détériorer délibérément le climat des relations bilatérales ne sert ni ses intérêts bien compris ni ceux des peuples de la région", déplore le ministère des Affaires étrangères. Samedi, vers 13h30, les GGF, en patrouille dans cette zone parsemée de tranchées, par ailleurs classée sensible au vu du flux de contrebandiers et de narcotrafiquants, ont surpris 12 contrebandiers, originaires du Maroc, en train de creuser des brèches pour faciliter le passage des véhicules en nocturne. Pris de panique, ces passeurs s'en sont pris aux GGF en leur lançant des pierres. Suite à quoi, les sentinelles de l'Ouest ont tiré trois coups de sommation pour les disperser et procéder à leur arrestation. Vu que le dispositif armé a manifesté sa détermination à les neutraliser, les mis en cause ont pris la fuite vers le territoire marocain, plus exactement vers Ouled Ben Salah, relevant du district de Drar. Alors que ses acolytes ont réussi à rejoindre le sol marocain sans la moindre égratignure, le mis en cause (blessé) trébuche et tombe à plat ventre, avant de continuer sa course. "Si les GGF avaient tiré sur ce contrebandier, comme le prétendent les Marocains, il serait déjà mort. Les GGF ont utilisé leurs armes pour des tirs de sommation, au nombre de trois, et non pour viser ce citoyen blessé lors de sa chute", expliquera notre source. Il faut noter, également, que ces contrebandiers ont transgressé la frontière algérienne au vu et au su des militaires marocains postés de l'autre côté d'Ouled Ben Salah. Ici même, plusieurs altercations ont eu lieu entre les contrebandiers et les autorités de Drar pour supprimer les grillages qui rendent difficile leur passage. Du côté algérien, les GGF ont multiplié les tranchées pour juguler le passage des véhicules en nocturne qui acheminent la drogue et le carburant. Il faut souligner que ce genre d'incidents sont monnaie courante sur ce tracé frontalier. En moins d'un mois, pas moins de 150 Marocains, tous candidats à l'immigration clandestine, ont été arrêtés dans cette zone, alors que d'autres ont été interceptés à Oran, Tlemcen et Aïn Témouchent, et ce, sans qu'aucun incident de ce genre ne soit signalé. F. B.