Après plus de trente heures de siège, les forces de sécurité ont donné l'assaut à une maison où s'étaient retranchés des terroristes. L'opération avait été engagée, jeudi à l'aube, autour d'une maison située dans la localité de Chabaw (Oued-Ellil), dans la banlieue ouest de Tunis. En raison de la présence de six femmes et de deux enfants en bas âge, les forces de sécurité ont préféré user de la persuasion en recourant aux négociations avant de se résoudre à investir la maison. En vain. L'assaut a fait six morts, dont cinq femmes et une fillette blessée. Un terroriste a été arrêté et un enfant est sorti indemne de cet assaut. En parallèle, la cellule de crise, constituée il y a quelques mois à la présidence du gouvernement, s'est réunie pour étudier la situation avant d'aboutir à la décision de fermer les frontières tuniso-libyennes du 24 au 26 octobre pour sécuriser davantage les élections législatives. Cependant, ces frontières restent ouvertes pour les diplomates, les délégations officielles, les cas médicaux urgents et les Libyens se rendant en Libye ou les Tunisiens revenant en Tunisie. Tout a commencé à la suite de l'arrestation de deux individus dans la ville de Kébili, proche de la frontière tuniso-libyenne, qui avaient été appréhendés après avoir tué un gardien de nuit dans un magasin touristique. Selon leurs aveux, ils projetaient de mener une action terroriste de grande envergure contre des touristes habitués à s'y rendre. Ces aveux ont permis aux forces de sécurité de localiser la cache des terroristes attaqués jeudi à l'aube. Les échanges de tirs sporadiques ont fait un mort et un blessé parmi les éléments de la Garde nationale. Ce regain de tension, redouté par les autorités, survient à la veille des législatives où tout a été mis en œuvre par les ministères de l'Intérieur et de la Défense nationale pour en assurer la sécurité. Ces opérations seraient en lien étroit avec les menaces proférées par le chef de Ansar Charia réfugié en Libye, Seifallah Ben Hassine (Abou Iyadh). Il y a trois jours, celui-ci avait menacé de passer à l'action, en réveillant les cellules dormantes, si son frère et cinq autres terroristes n'étaient pas libérés. Par ailleurs, l'armée a procédé, jeudi, à un pilonnage intensif sur les hauteurs de Chaâmbi, selon le porte-parole du ministère de la Défense qui n'a pas fait état de tués ou de blessés. Plus au Nord, à Sakiet Sidi-Youssef, deux soldats ont été légèrement blessé à la suite de l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule alors qu'ils effectuaient un ratissage dans la région. Dans les montagnes de la région du Kef (Nord-Ouest), le terroriste Lokman Abou Sakhr, qui commande la katibet Okba-Bin-Nafaâ, a chargé l'un de ses lieutenants, à savoir Anas el-Ateri, comme lui, de nationalité algérienne, de la coordination entre les cellules terroristes de la région, indique-t-on. Celui-ci est réputé pour sa parfaite connaissance du terrain dans cette zone proche de l'Algérie. D'ailleurs, au cours de la conférence de presse qu'il a donnée jeudi, avec son homologue du ministère de la Défense nationale, Mohamed Ali Laroui a loué la coopération étroite avec l'armée et les services de renseignements algériens en matière de lutte contre le terrorisme. M. K.