Un commando de la Révolution, membre de la cellule de Yacef Saâdi, compagnon du commandant Bouguerra, Mokhtar Berrah, vient de nous quitter à l'âge de 80 ans, emportant avec lui des pans de l'histoire de notre lutte armée. Ses premiers faits d'armes, c'est lorsqu'il accomplit son Service national sous l'uniforme français, il dérobe de l'hôpital Maillot médicaments et vêtements qu'il transporte et achemine aux maquis. De moussebil, il passe vite au rang de fidaï. Membre de la cellule de Yacef Saâdi, il fait partie des commandos, ces héros de la Bataille d'Alger qui commettent des attentats contre des mouchards, des policiers ou des militaires français. Appelé Mokhtar de Bab El-Oued, il contribue à l'organisation de la grève des commerçants. Parmi ses actes héroïques, un attentat contre un policier français à Belcourt, témoigne un proche du défunt. Lorsque la capitale est sous l'étau de l'armée française, on lui donne l'ordre de sillonner les maquis, notamment de Médéa, Ksar El-Boukhari et Boussaâda. Il s'occupe de missions de transport d'armes, de médicaments et de vêtements vers les maquis. On lui propose alors d'être le chef du maquis du Ouarsenis. Il refuse. "Les gens de la région sont plus à même d'occuper le poste." Le 17 octobre 1961, il monte à Paris et participe aux manifestations contre l'Algérie française. Il est emprisonné à Vincennes. Libéré trois jours après avoir subi les coups de crosse des CRS français, il reprend ses activités en Algérie. Il participera aux manifestations de Belcourt pour l'Indépendance et cherchera, à l'instar de ses compagnons, à protéger ses compatriotes contre les agents de l'OAS. Ce témoignage sur un héros de la Révolution montre, afin que nul n'oublie, le courage de ces anciens combattants qui ont sacrifié leur vie et leur jeunesse pour que l'Algérie soit libre et indépendante.