L'auditorium du campus d'Aboudaou à Béjaïa abrite, depuis hier et ce, durant deux jours, un colloque national sur "le vieillissement démographique et la question des personnes âgées en Algérie". Organisé par la faculté des sciences humaines et sociales, le colloque vise à débattre du phénomène du vieillissement démographique, qui tend progressivement à se généraliser à toutes les régions du monde. Et l'Algérie n'est pas en reste. Les initiateurs de la rencontre, à leur tête le président du colloque, le Dr Cherrad Hicham, sont convaincus du fait que le phénomène va être l'un des défis majeurs du XXIe siècle. La preuve : les différentes études, menées à l'échelon international, ont révélé que le phénomène a fait subir des conséquences socio-économiques à la vieille Europe, mais pas seulement. Il ne tardera pas à avoir des répercussions en terre d'Afrique, plus particulièrement à sa partie nord. À cet égard, a-t-on indiqué, "le vieillissement de la population algérienne constitue un des plus grands défis de notre société". À l'horizon 2050, l'âge moyen des Algériens va atteindre les 42 ans ; les seniors seront alors quelque 12 millions, soit 25% de la population algérienne. Aussi, a-t-on expliqué, depuis le début des années 2000, la question du vieillissement de la population algérienne s'est posée — plus précisément depuis le début des années 2000 — à travers la situation des personnes âgées. Plus encore, elle "occupe de plus en plus les esprits, car, de nos jours, ses effets se constatent de plus en plus clairement sur le tissu social global". "Quelle sera notre capacité à faire face à cette situation ?", s'est interrogé le doyen de la faculté des sciences humaines et sociales à l'université de Béjaïa lors de son allocution. Les organisateurs sont conscients du fait aussi qu'aborder une telle thématique dans un pays où la masse juvénile domine, peut être interprétée comme une "imitation de l'Occident" dont le vieillissement de la population ne date pas d'aujourd'hui. Ce n'est pas l'avis des universitaires, voire du pouvoir politique. Lesquels espèrent "démontrer les implications multiples" du phénomène sur la société. Lors d'un colloque, tenu en décembre 2012 à l'université de Tizi Ouzou, on a indiqué que "l'Algérie a vécu jusque-là sur des données démographiques qui ne (prenaient) que rarement en compte la frange des plus de 60 ans, en raison de la jeunesse de sa population. Or, depuis 2009-2010, la situation tend à connaître un fléchissement relatif dans la mesure où le troisième âge devient plus visible". On a relevé aussi que ces plus de 60 ans étaient passés de 7,4 à 7,7% de la population et que cette tendance allait s'amplifier durant la décennie à venir. Les organisateurs espèrent, à travers leur rencontre, contribuer collectivement à l'effort d'investigation scientifique, déjà entamé dans différentes universités algériennes, dont l'objectif de répondre à certains questionnements et d'approfondir leurs connaissances sur des thématiques liées à la problématique du vieillissement démographique et à la question des personnes âgées en Algérie. Les précédentes rencontres scientifiques avaient plaidé pour l'adoption de nouvelles mesures, voire de mener une stratégie nationale en vue de prendre en charge le 3e âge sur le double plan, sanitaire et social, sachant que cette frange de la population est sujette à plusieurs maladies de la vieillesse, diabète, rhumatisme, hypertension et surtout Alzheimer.