Il y aura 40 millions de sexagénaires au Maghreb en 2040: un casse-tête pour les organismes de protection sanitaire. Ils seront bien plus de 40 millions de sexagénaires en 2040 dans les cinq pays de cette région d'Afrique du Nord que composent l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie et la Libye. La population globale de cette région atteindra vers les années 2040, de plus de 220 millions d'âmes selon les statistiques et prévisions disponibles. Ce défi démographique a été le thème principal débattu lors des deux journées maghrébines sur la population, qui ont pris fin, hier, à Hammamet-Sud (Tunisie). Organisée par l'Association tunisienne des études de la population (Atep), cette rencontre, dont le thème retenu est «Population et développement: problématiques et thématiques de recherche», a permis aux pays membres participants, d'examiner l'un des défis majeurs de l'évolution actuelle de la démographie, qu'est le vieillissement de la population du Maghreb. Les participants à ces travaux, révèlent que le taux de la frange d'âge ayant plus 60 ans atteindra 20% du total de la population maghrébine à l'horizon 2040. En outre, ils ont plaidé à cette occasion, pour la mise en oeuvre des mesures nécessaires à une meilleure prise en charge des personnes âgées dont le nombre est sans cesse croissant. L'inversion lente, mais inexorable, de la pyramide des âges, ainsi que le vieillissement de la population maghrébine dans son ensemble, constitueront sans doute, un véritable tracas quant à la couverture sociale de cette troisième génération. En effet, les caisses de retraite, d'assurances sociales et de santé publique risquent d'être vite défaillantes eu égard à la baisse de la population active qui finance ces institutions de protection des personnes âgées. Il a également été question de fertilité et de baisse de natalité comme a été examiné, notamment le sujet des jeunes demandeurs d'emploi. Il est à souligner que cette situation touche les pays occidentaux, découle naturellement d'une meilleure prise en charge sanitaire et d'une amélioration de la qualité de la vie de par le monde, au contraire de nombre de pays africains ou même asiatiques qui connaissent des famines destructrices récurrentes. Le programme de ces journées a consisté en l'examen d'une série de problématiques relatives à la population des pays maghrébins. Ces points peuvent être approfondis par chaque pays ou de manière commune en vue d'aboutir à des recommandations sur des bases scientifiques précises qui seront présentées aux décideurs et aux protagonistes dans le domaine de la population. Les participants ont appelé à la mise sur pied d'une base de programmes de recherche prioritaires pour le court et moyen terme afin de relever les défis qui se posent dans le domaine de la population. Des communications, présentées par les délégués des différents pays, ont concerné l'évaluation de la situation démographique dans les pays maghrébins et deux ateliers sur les «défis et les priorités et stratégies» ont été organisés. Ces journées scientifiques, qui ont pris fin hier, ont été préparées en collaboration avec des associations scientifiques et académiques, arabes et régionales, un grand nombre de chercheurs, d'universitaires spécialisés dans le domaine de la population, de la démographie, des statistiques et de l'économie des pays maghrébins.