«80% des Algériens vivent sur 20% du territoire national basé sur la bande côtière.» L'urbanisation, architecturalement structurée ou déstructurée, prend une ampleur dimensionnelle qui modifie les conditions de vie, de santé et d'environnement, conséquence de l'exode rural, de la pollution et de la croissance démographique. La Faculté des sciences humaines et sociales de l'Université Abderahmane-Mira a tenu les 28 et 29 octobre en cours, le Colloque international portant sur la thématique centrale «La ville face aux défis de ses mutations: urbanisation, peuplement et santé.» Ce colloque, soutenu par l'Institut français, a été animé par des chercheurs-professeurs et des sociologues venant de divers établissements français et algériens. Ils ont abordé la question du rôle qu'occupent l'Etat et les collectivités locales pour réguler cette urbanisation, mais aussi les solutions proposées pour changer les comportements et conditions de vie des populations concernées. Le colloque est scindé en plusieurs sessions en plénières et autres travaux d'atelier. Des sessions qui ont permis aux participants de soulever un certain nombre de questionnements: La ville citoyenne: quelles initiatives pour sa dynamique d'urbanisation?» «Transformations environnementales: quelles perspectives pour le bien-être et la santé des citoyens?» Le colloque a traité aussi de quelques thématiques liées à l'environnement dont «la ville algérienne, de l'historicité à l'actualité de gouvernance», «particularité spatiale et sédentarité et urbanisation contemporaine: enjeux de sociabilité et ségrégation territoriale». De son côté, Rachid Oulebsir, l'écrivain-chercheur indique que «ce sujet d'actualité est le constat d'un phénomène mondial. En effet, la mobilité de masse des populations vers la ville engendre une urbanisation mal contrôlée et anarchique provoquant une hausse des inégalités sociales: la précarité s'installe et les conditions d'hygiène et de sécurité.se dégradent au même titre que l'environnement dans lequel la population évolue». Ainsi, cette urbanisation prend alors une ampleur dimensionnelle qui modifie les conditions de vie. de santé et d'environnement, conséquence de l'exode rural, de la pollution et de la croissance démographique. A cet effet, les intervenants ont été unanimes à reconnaître que la majorité des Algériens vivent au nord du pays où la densité avoisine 80% de la population comme l'a si bien confirmé Mohammed Salah Zerouala, professeur en architecture et directeur de l'Epau, Alger. «80% des Algériens vivent sur 20% du territoire national basé sur la bande côtière». Ainsi, selon des recherches faites en la matière, en 2007, plus de la moitié de la population mondiale habitait une ville, une proportion qui tend à augmenter. En effet, selon les projections à 2050, 70% de la population mondiale vivra dans un espace urbain architecturalement structuré ou déstructuré. En outre, la question liée à l'environnement a été longuement débattue en relevant le faible niveau de «conscience écologique». Ainsi, il était question de démontrer le rapport qui doit exister entre la politique mise en oeuvre pour la protection de l'environnement, l'instauration de la culture écologique et les stratégies de préservation et de promotion de la santé publique parmi les différentes couches sociales sédentarisées. A cet effet, il a été relevé le faible ancrage de la société civile dans le domaine. Une conséquence de l'absence de culture citoyenne. Par ailleurs, les organisateurs espèrent arriver à engager une réflexion sur les transformations dramatiques des conditions sanitaires et existentielles des populations.