Le tribunal criminel près la cour de Sidi Bel-Abbès a condamné, dimanche dernier, B. M., 70 ans, ex-greffier de justice en retraite, à dix ans de prison ferme pour homicide volontaire commis sur son gendre, M. M. Ses deux fils, B. M. H. et B. Z., âgés respectivement de 32 et 45 ans, qui ont comparu dans cette affaire pour participation à l'homicide volontaire ont écopé de six ans de prison ferme. Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, les faits de cette affaire remontent à la nuit du 2 mai dernier, lorsque M. M. a été agressé à l'arme blanche par ses deux beaux-frères au sein de son domicile sis à la nouvelle cité Kaïd-Rabah de Sidi Bel-Abbès. La victime, qui a été évacuée vers les UMC du CHU Abdelkader-Hassani dans un état sérieux, a succombé à ses blessures le lendemain aux environs de 6h du matin. à la barre, l'accusé principal, qui a nié les faits à toutes les étapes de l'instruction, a encore rejeté les charges de l'homicide volontaire portées contre lui. à ce propos, il a déclaré que lorsqu'il s'est présenté au domicile de sa fille avec ses deux fils, c'est plutôt son gendre qui n'a cessé de les insulter en les menaçant avec un couteau à cran d'arrêt. "Je l'ai alors retenu par le bras, mais d'un seul coup, il s'est infligé une blessure, en se poignardant lui-même au ventre." Appelés à la barre, B. Z. et B. M. H. ont d'emblée nié l'accusation portée contre eux et donneront la même version des faits que leur père, en signalant que leur gendre M. M., qui était en état d'ébriété et sous l'effet d'hallucinogènes, les a agressé avec le couteau puis il a proféré une menace verbale. "Si vous tenez à ce que ma femme me quitte je me suiciderai." Et ont ajouté : "ensuite, on a essayé de le calmer, moi et mon frère, en le tenant par les épaules et les bras et puis il s'est enfoncé le couteau dans son ventre." Pourtant, cette version des faits relatée est rejetée par le représentant du ministère public, qui a indiqué que le rapport du médecin légiste a révélé une plaie linéaire de 1,5 cm. Au regard des éléments et des déclarations des accusés et des différents témoins à charge et à décharge, il a conclu que le crime est constitué et a requis la réclusion à perpétuité à l'encontre de B. M. et 12 ans de prison ferme pour chacun des deux frères. De son côté, la défense a surtout insisté sur le fait que B. M. exerçait en qualité d'auxiliaire de la justice et qu'il n'oserait jamais commettre un tel crime, et a réclamé le non-lieu pour leurs clients.