La localité de Takrietz relevant de la commune de Souk Oufella, à 52 km au sud-ouest de Béjaïa, a été le théâtre de scènes de violences jeudi dernier, où des affrontements entre les forces de sécurité et de jeunes manifestants se sont soldés par la blessure de deux personnes et l'arrestation de deux autres. C'est vers 12h30 qu'une brigade anti-émeutiers est intervenue sur les lieux pour dégager la route bloquée à la circulation depuis la matinée. La fermeture de ce tronçon de la RN26 a été décidée la veille par la population locale qui, à travers cette action, voulait protester contre “les actes de représailles” de la Sonelgaz et “exiger des P & T de Béjaïa le rétablissement immédiat du réseau téléphonique” pour cette localité qui se trouve privée de ce moyen de communication depuis six mois. Ainsi, le pont situé au centre-ville a été scellé dès la nuit de mercredi à jeudi par deux rails des chemins de fer, placés en travers de la chaussée, où un amas de pierres de troncs d'arbre et de pneumatiques a été dressé en barricades. L'intervention à deux reprises des CNS, qui ripostaient aux jets de pierres des manifestants par des grenades lacrymogènes, n'a pas pu libérer la voie à la circulation, puisque les usagers de cette route ont été contraints de faire le détour en contournant par Chemini, puis Souk-Oufella, pour atteindre enfin la ville de Sidi-Aïch. À noter que deux citoyens, en l'occurrence Nacer D. et Azeddine A., ont été appréhendés par la police alors qu'ils étaient à l'intérieur de leur atelier de soudure, tandis que deux autres jeunes manifestants ont été légèrement atteints lors de ces escarmouches. Selon les témoignages de certains citoyens de cette localité, les magasins de quelques commerçants ainsi que le bureau du chef de gare SNTF ont été sérieusement saccagés par les CNS. K. O.