FLN : le groupe parlementaire réunifié

Avancée de la réconciliation au sein du parti

Les députés FLN ont beaucoup de chances de rentrer, aujourd’hui, à l’hémicycle Zighoud-Youcef, comme un groupe parlementaire uni. C’est du moins ce qu’a laissé entendre, hier, Abass Mekhalif, le président du groupe parlementaire du parti, à l’occasion d’une journée d’étude portant sur le programme du gouvernement, organisée à l’APN. Tout en annonçant la présence de 104 députés et l’absence excusée d’une vingtaine d’autres, M. Mekhalif a d’emblée expliqué, dans un point de presse, qu’“il y a eu des contacts fructueux entre nous [et les redresseurs, ndlr] et il existe une véritable volonté pour l’unification des rangs et la réconciliation à l’APN�. “Ces rencontres de concertation devront se poursuivre jusqu’à ce que les députés FLN intègrent l’APN en tant que groupe parlementaire unifié�, précise-t-il encore. Abondant dans le même sens, Abdelkader Zidouk, député du parti et vice-président à l’Assemblée, a révélé, quant à lui, qu’il “y a eu déjà accord� entre les deux parties du front en conflit à l’initiative du groupe parlementaire du FLN. “Suite à des rencontres marathoniennes que j’ai tenues en tant que représentant du groupe parlementaire avec eux [les redresseurs, ndlr] de jour comme de nuit, nous nous sommes entendus sur l’essentiel et nous rendrons publique notre initiative dans les 24 heures qui suivent�, souligne-t-il sans donner pour autant plus de précisions. Les contacts entre les deux tendances du parti avaient été entamés, pour rappel, au lendemain des résultats de l’élection présidentielle du 8 avril dernier. L’on se rappelle de la mémorable réunion du groupe parlementaire du FLN du 21 avril dernier à l’APN en présence de Mekhalif et de Dadouaâ Layachi, représentant des “redresseurs� au cours de laquelle ils se sont entendus sur l’impératif de “revenir à l’APN comme un seul groupe parlementaire parlant d’une seule voix�. C’est ce qui semble se concrétiser apparemment à la lumière de la rencontre d’hier durant laquelle Abass Mekhalif a clairement expliqué que “les raisons de divergences au FLN n’existent plus depuis l’élection présidentielle�. Selon lui, le fait qu’“au sein du FLN, il y a eu soutien de deux candidats différents à l’élection présidentielle est une très bonne chose, car elle participe du débat contradictoire et de l’enrichissement de la vie politique nationale�. “On a vécu des moments de militantisme intenses au FLN et nous avons impulsé une dynamique politique dont nous sommes fiers et nous serons constamment à l’avant-garde du combat militant pour lequel les citoyens nous ont élus�, assène-t-il sur un ton serein. Évoquant les postes de responsabilité qu’occupe le FLN au sein de l’APN, M. Mekhalif a tenu le même langage que celui de Abdelaziz Belkhadem, la veille à la salle El-Mouggar. À savoir que “le poste de Karim Younès en sa qualité de président de l’APN est indiscutable, puisqu’il ira au terme de son mandat de cinq ans et que le renouvellement des structures de l’Assemblée se fera par l’urne�. Répondant à une question en rapport avec la présence des parlementaires du FLN à la rencontre de Belkhadem, M. Mekhalif qui a indiqué que selon ses informations, “il n’y avait que 82 présents entre députés et sénateurs�, a expliqué qu’“on nous livre cette guerre des chiffres depuis une année�. Cette accélération de la réconciliation entre les deux tendances du Front est en rapport avec une volonté plus au moins avérée au sein du RND d’accentuer les divisions au sein du FLN pour se placer comme première force politique et constituer l’ossature de l’alliance présidentielle. Un scénario mal vu non seulement par le FLN, toutes tendances confondues, mais aussi par l’entourage du président, indiquent des sources très au fait des rouages du sérail. N’oublions pas en effet que c’est sous le premier mandat de Bouteflika que le FLN avait ravi le statut de parti de la majorité au parti d’Ouyahia.
N. M