Le ministre n'a soufflé mot sur le gel des privatisations. Considérant l'option globalisation comme une opportunité pouvant “jouer en faveur de notre économie” en ce sens où “celle-ci est à même de favoriser la concurrence”, M. Temmar, ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, invité à une soirée-débat organisée ce samedi par le groupe ISG à l'hôtel Sheraton, s'est aussi longuement attardé sur les avantages économiques devant naître, selon lui, à travers l'OMC et l'accord d'association avec l'UE. S'exprimant devant une assistance constituée des principaux acteurs de la vie économique privée et de certains managers d'entreprises publiques et de personnalités politiques, M. Temmar s'est investi à promouvoir ses idées libéralistes et à les placer dans le débat. En fait, au cours de cette rencontre, on pouvait distinguer deux… Temmar : d'abord le professeur ; ensuite le ministre, c'est-à-dire le décideur en mesure d'apporter l'information et des précisions aux interrogations liées à l'éternel, voire chronique, dossier de la privatisation. Entre les deux statuts, Temmar sera vite rappelé à “la réalité” par les questions des opérateurs présents aux débats. Où en est le dossier privatisation ? Quelle entreprise à privatiser ? Faut-il vendre celles qui s'affichent performantes ou opter uniquement pour celles qui sont en difficulté ? L'exemple des briqueteries, dont la cession a été “sans aucune explication gelée”, a inauguré la série d'interventions soulevées. Temmar, qui préfère parler d'une logique d'affaires uniques, sans distinction entre privé et public, aura eu droit à bien des vérités de la part de ces industriels confrontés sur le terrain à l'autre réalité pratique. Ainsi, le président du groupe Cevital, M. I. Rebrab, interpellera le ministre sur les difficultés liées à l'acte d'investissement et sur les choix arrêtés par les pouvoirs publics dans la définition de l'investissement qui mériterait d'être encouragé. Y a-t-il quelque part une stratégie non déclarée visant à favoriser les étrangers dans leur quête du marché algérien ? Autant de questions qui tournaient essentiellement autour des tergiversations jusque-là enregistrées sur ce chapitre sensible des privatisations, volet incontournable des réformes, que le ministre veut promouvoir en “transformation en profondeur de notre économie”. S'il a fait montre de soutien franc à l'initiative privée, M. Temmar est vite redevenu professeur quand l'heure des grandes réponses avait sonné sur les réels et authentiques motifs à l'origine des lenteurs et des blocages du processus de privatisation. Même l'élément transparence, principe de base du libéralisme escompté, n'aura pas suffi au ministre pour y apporter des éclaircissements. Tant ces derniers sont politiques confirmant l'enchevêtrement de deux facteurs incompatibles. Aussi, avant notre candidature à la “globalisation”, il serait utile de s'investir à simplifier… la localisation des centres de décision en charge du suivi de l'investissement et de l'initiative privée créatrice de richesses… A.W.