Sur fond de tensions

La commission de préparation du congrès installée

Jusqu’à la dernière minute, la composition de la commission n’était pas encore connue. Il a fallu l’intervention énergique de Belkhadem pour dénouer la situation.
L’installation de la commission nationale de préparation du huitième congrès du FLN, organisée hier au siège du parti à Hydra, a failli ne pas avoir lieu. Et pour cause, les animateurs du mouvement de “redressement� ont tenté de remettre en cause les accords conclus entre leur direction et celle des instances dirigeantes du parti issues du septième congrès. Explications.
10h 30 : siège national du FLN à Hydra. La scène est saisissante : Amar Tou, le ministre des Postes et des Télécommunications entre dans la grande cour du siège du parti. Le préposé à la réception, en voulant lui remettre un badge en sa qualité de membre de la commission de préparation du huitième congrès, s’est vu opposer un refus catégorique. “Je n’ai pas besoin de badge�, a lancé Tou d’un air arrogant. Au beau milieu d’une foule compacte occupant la grande cour du siège du parti, le ministre “redresseur� a enjoint une dizaine de personnes d’intégrer la salle devant abriter la cérémonie officielle d’installation de la commission : “Vous devez rentrer même si la salle est pleine à craquer et sans badges�, leur a-t-il lancé sur un ton grave. C’est que Amar Tou à l’instar de Saïd Barkat, le ministre de l’Agriculture, Tayeb Louh, ministre du Travail refusaient l’installation pour hier de la commission de préparation du huitième congrès. Ils revendiquaient seulement la mise sur pied du bureau de la commission. “Il n’est pas question que la commission soit installée aujourd’hui�, répétaient Tou, Louh et Barkat publiquement. “On est d’accord uniquement pour l’installation du bureau de la commission de préparation�, disaient-ils. Plusieurs sources proches des “redresseurs� révèlent que l’arrière-pensée de la protestation des Tou, Louh et Barkat est “une remise en cause du leadership de Belkhadem�. “Louh et plus particulièrement Tou et Barkat se croient plus dignes et plus compétents que Belkhadem pour présider aux destinées de la commission et du parti�. Mais cette position n’était pas partagée par l’ensemble des ministres du “redressement� qui étaient par ailleurs présents au grand complet. On pouvait reconnaître en effet Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme, Rachid Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur, Mourad Redjimi, ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, ministre de la Solidarité, Mahmoud Khodri, ministre chargé des Relations avec le Parlement et Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Communication. Ces membres du gouvernement Ouyahia déclaraient à la presse leur souhait de voir le FLN “soudé�. Un groupe d’une trentaine d’étudiants rentrent soudainement au siège du FLN.
Leur venue a suscité l’étonnement général. Qui sont-ils ? Quel rapport ont-ils avec le FLN ? Et que cherchent-ils ? Selon plusieurs sources proches du mouvement de “redressement�, ce sont “des étudiants rameutés par Amar Tou pour empêcher l’installation de la commission de préparation du congrès�.
10h 50 : les militants du FLN et les membres du parti membres du comité central (CC) issus du septième congrès étaient dans leurs locaux. Ils étaient tous là en effet : El-Hadi Khediri, Abdelkrim Abada, Abdelkader Bounekraf, Mahmoud Si Youssef, Abdesslam Medjahed, Mustapha Mazouzi, Ali Seddiki, Salah Goudjil, Belayat… Ces derniers ne voulaient pas descendre dans la salle des réunions. “Il faut que Belkhadem vienne mettre de l’ordre dans sa maison pour que nous descendions assister à la rencontre, sinon on restera là �, affirmaient tour à tour les membres de la direction du parti. Leur argument est qu’ “on s’est mis d’accord avec Belkhadem sur l’ordre du jour d’aujourd’hui et sur la composante de la commission de préparation du congrès�.
11h : Barkat, Tou, Louh, Harraoubia, Redjimi, Haïchour, Boukerzaza, et Abderezak Bouhara montent en bloc pour occuper brutalement le bureau de Salah Goudjil. Wahid Bouabdellah, député d’Alger s’est même assis sur le siège de Goudjil comme pour marquer son territoire.
11h 10 : Belkhadem arrive et demande à voir Abada. Ce dernier le conduit au bureau de Goudjil pour prendre connaissance de la cacophonie qui règne dans ses troupes. Prenant la mesure de la contestation Belkhadem n’allait pas tarder à donner le ton.Â
11h 45 : la salle des réunions est pleine à craquer. Et c’est dans une véritable ambiance de foire que Belkhadem prendra la parole pour mettre un terme à la cacophonie : “Nous allons nous en tenir aujourd’hui à l’ordre du jour sur lequel nous nous sommes mis d’accord à savoir la mise sur pied de la commission de préparation du huitième congrès�.
Lui succédant, Salah Goudjil annoncera qu’il occupe la vice-présidence de la commission, Belkhadem sa présidence et Dadoua Layachi, occupe le poste de rapporteur.
N. M.