Le référendum pour décider du maintien ou non au pouvoir du président vénézuélien Hugo Chavez aura lieu le 15 août prochain. La décision a été annoncée par le Conseil national électoral (CNE), une institution fonctionnant de façon permanente et non pas juste le temps des élections. L'opposition a ainsi obtenu gain de cause à l'issue d'un long processus. Plus de six mois de manifestations parsemées de violences opposant ceux qui demandent le départ de Chavez à ses partisans. L'opposition, qui regroupe l'intelligentsia, la classe moyenne et le capital vénézuélien, n'a cessé de réclamer le départ de Chavez. Un président très populiste, au pouvoir depuis 1998, après avoir tenté un coup d'état. Lui-même a essuyé une tentative de putsch. Il est reproché à Hugo Chavez de maintenir le pays dans l'incertitude par sa politique démagogique et purement électoraliste. Ses détracteurs ne manquent pas de souligner que dans le continent américain, seul Cuba continue de croire en sa bonne étoile. Le président vénézuélien n'est pas du tout apprécié aux Etats-Unis, dès lors qu'il avait voulu toucher au pétrole. Après un rude bras de fer avec les syndicats, le patronat et les médias privés, Chavez a reculé. Il a été remis en selle, mais l'opposition n'a pas pour autant désarmé. Finissant par rassembler suffisamment de signatures valides (2,5 millions) pour que le processus référendaire soit déclenché. Chavez avait promis, avant même cette annonce, qu'il respecterait les résultats annoncés par le CNE, même si cela signifiait la convocation d'un référendum contre lui. Pour gagner la consultation populaire, l'opposition devra obtenir au moins le même nombre de suffrages que celui rassemblé par Chavez lors de son élection en 2000 (3 757 763 voix). En cas de victoire de l'opposition, de nouvelles élections devront être organisées dans les 30 jours. Cependant, il n'est pas dit que Chavez va perdre. Avant l'annonce par le CNE, Chavez, 49 ans, a assuré qu'il recueillera deux fois plus de votes que l'opposition, soit quelque 5 millions. Le président vénézuélien compte sur le charisme qu'il a sur les couches populaires, qu'il n'a de cesse de caresser dans le sens du poil. C'est un grand communicant. Il anime en personne une émission hebdomadaire à la télé publique, où il s'entretient avec des laissés-pour-compte, fustigeant ses opposants, eux interdits d'antenne dans les médias publics. Pour chauffer son électorat, Chavez a ramené de Cuba une dizaine de milliers de médecins, qui sont affectés dans les quartiers populaires, notamment les bidonvilles de Caracas et des principales villes. Hugo Chavez, élu en 1998, avait organisé un nouveau scrutin qu'il avait remporté en 2000 pour un mandat de six ans. D. B.