La population en Algérie s'estimerait à 50 millions en 2050. C'est ce que nous apprend une étude élaborée par la direction de la population du ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, présentée, hier, conjointement avec le rapport annuel de l'UNFPA (ex-FNUAP) sur l'état de la population mondiale. L'étude fait ressortir que ce chiffre est attendu, en dépit de la baisse de la natalité qui est significative depuis 1986 (l'indice de fécondité était de 2,54 en 2000), et malgré l'infléchissement de la mortalité pendant les trente dernières années (5,46 pour mille en 2000 alors qu'elle était de 16,45 pour mille en 1970) et l'espérance de vie à la naissance qui avoisine les 70 ans. Il en ressort également qu'en 1995, 22% de la population vivaient dans la pauvreté alors que 5% atteignaient un seuil de pauvreté extrême, la dégradation du niveau de vie étant aggravée par un taux de chômage en hausse. L'étude met l'accent sur la politique nationale de population à l'horizon 2010 qui va s'articuler autour du renforcement des liens entre la population et le développement, l'accessibilité à la santé reproductive en particulier et l'amélioration de la qualité des prestations, la régulation de la démographie, la finalité de la politique de population étant d'assurer l'équilibre entre les ressources humaines, les ressources économiques et l'environnement. Ceci pour ce qui concerne l'Algérie. Au niveau mondial, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA, ex-FNUAP) dont le rapport a été présenté, hier, par son représentant en Algérie, M. Hafidh Chekir, relève que la promotion d'une meilleure santé en matière de reproduction est en mesure de promouvoir la croissance économique et de réduire la pauvreté. Ce 25e rapport (depuis 1978) traite de la problématique de la population et de la pauvreté, sachant que les Nations unies se sont fixé pour objectifs de développement de diminuer de 50% la pauvreté et la faim au niveau mondial, de réduire la mortalité maternelle et infantile, de freiner le VIH/sida, de faire progresser l'égalité entre les sexes et de promouvoir un développement respectueux de l'environnement. L'on comprend sur la base de ce document que ces impératifs sont intimement liés et que les pays qui ont investi dans la santé, reproductive notamment, dans l'éducation et l'affranchissement des femmes ont réussi à freiner leur croissance démographique et à donner un élan à leur croissance économique. R.M.