Devant la recrudescence des attentats ciblant ses ressortissants, en particulier, l'ambassade US a renouvelé samedi soir son appel aux Américains de quitter le pays. Depuis une année, le royaume wahhabite vit au rythme des attentats terroristes, dont la majeure partie a été revendiquée par la nébuleuse Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden. Les dernières attaques, qui ont directement visé les Américains, inquiètent sérieusement l'Administration Bush. La menace de la section d'Al Qaïda activant en Arabie Saoudite de “nettoyer la péninsule arabique des mécréants”, est prise très au sérieux par Washington. L'assassinat samedi soir d'un employé américain par balle à Riyad a poussé l'ambassade des Etats-Unis dans la capitale saoudienne à réitérer son appel à tous ses ressortissants exerçant dans ce pays à partir. Dans ce communiqué, il est rappelé que “le département d'Etat avait publié un avertissement le 15 avril dernier invitant les résidents américains à partir et aux autres de différer leur voyage en Arabie Saoudite”. “Ceux qui choisissent de rester doivent être extrêmement prudents dans leur vie quotidienne”, ajoutait l'ambassadeur US, James C. Oberwetter, dans son appel. La victime d'avant-hier, un ingénieur en aéronautique, travaillait dans une entreprise d'électronique pour le compte d'un projet pétrolier. Mardi, un autre Américain, instructeur de la Garde nationale saoudienne était tué par balle également dans la capitale saoudienne. Les images de ce meurtre ont été montrées, hier, par la chaîne satellitaire arabe Al-Jazira. La bande vidéo a été récupérée sur un site internet islamiste et attribuée à la section Al-Qaïda activant en Arabie Saoudite qui a revendiqué l'opération. Il y a lieu de signaler que cette section a affirmé samedi détenir un autre Américain en otage. Si cet enlèvement se confirmait, il serait le premier du genre en Arabie Saoudite. Pendant ce temps, un porte-parole du département d'Etat, Stuart Patt, annonçait à Washington qu'un ressortissant américain était porté disparu en Arabie Saoudite, donnant ainsi du crédit à l'information. Hier matin, les forces de sécurité saoudiennes ont lancé un raid dans le quartier d'Al-Massif de Riyad où elles ont procédé à l'arrestation d'une personne. Selon un témoin : “Ils ont emmené un homme d'un immeuble et pris un ordinateur.” On ne sait pas encore s'il s'agit d'un suspect figurant sur la liste des sympathisants d'Al-Qaïda, établie par les services de renseignements saoudiens. Le prince héritier Abdallah, régent du royaume en raison de la santé fragile du roi Fahd Ben Abdelaziz, a estimé samedi soir lors d'une réception que les auteurs des attentats étaient influencés par “Satan” et par des force hostiles à l'Islam. Il n'a pas manqué de renouveler la détermination de son pays à retrouver les assaillants qui, dans la majeure partie des cas, réussissent à prendre la fuite. Il a également lancé un appel à la population à dénoncer auprès de la police tout suspect. Le royaume wahhabite est devenu, depuis maintenant un an, un lieu pas sûr du tout pour les Occidentaux en général, et les Américains en particulier. K. A. Un garde du corps de Ben Laden détenu à Guantanamo Les Etats-Unis détiennent un garde du corps d'Oussama Ben Laden, chef du réseau terroriste Al-Qaïda, sur la base navale de Guantanamo à Cuba, rapporte hier le Washington Post, s'appuyant sur des documents du ministère de la Défense. Le garde du corps est un Marocain, du nom de Abdallah Tabarak, qui avait permis à Ben Laden de s'enfuir de la bataille de Tora Bora en Afghanistan à la fin 2001 en passant des appels à partir du téléphone satellitaire de son chef, précise le Post. Cette information est contenue dans des mémorandums consacrés à des réunions entre des militaires et des membres du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr), selon le quotidien. Les représentants du Cicr, qui gardent leurs rapports confidentiels, n'ont pas pu rencontrer Tabarak avant le mois de février dernier, poursuit le quotidien. D'après les mémorandums, au cours de ces réunions, les membres du Cicr ont exprimé leur inquiétude au sujet des cellules d'isolement où les détenus peuvent être confinés pendant plus d'un mois s'ils refusent de fournir des informations “sur l'effet des longues séances d'interrogatoire, susceptibles d'avoir un effet sur la santé mentale des prisonniers” et sur les cellules à ciel ouvert qui constituent selon eux un traitement inhumain au regard des lois internationales. Quelque 600 prisonniers originaires de 42 pays sont détenus sur la base américaine.