Dans une bande vidéo et un communiqué qui lui sont attribués, Al-Qaïda a menacé de tuer un Américain qu'il dit retenir en otage depuis le 12 juin en Arabie Saoudite si ses partisans détenus dans ce pays ne sont pas libérés d'ici demain. Mais les autorités saoudiennes ont aussitôt affirmé qu'elles refusaient de “négocier avec des terroristes”. “Si les tyrans du gouvernement d'Arabie Saoudite veulent que leur maître, Paul Marshall Johnson, soit libéré, ils doivent libérer les moujahidine détenus dans les prisons de Haêr, Al-Rouiss et Allecha (en Arabie) dans les 72 heures (...) Autrement, nous l'exécuterons”, a averti un homme se présentant comme étant Abdel Aziz Al-Mouqrin, le chef présumé d'“Al-Qaïda dans la Péninsule arabique”, sur une bande vidéo et un communiqué diffusés mardi soir sur Internet. La vidéo, mise sur le site islamiste(http://www.hostinganime.com/sout18/) et rediffusée, hier, en boucle sur les chaînes de télévision Al-Jazira (Qatar) et Al-Arabiya (Dubaï), montre l'otage, les yeux bandés, portant une chemise rouge dont un pan est déchiré, un tatouage sur l'épaule gauche. Paul Marshall Johnson, un ingénieur aéronautique de 49 ans, avait été enlevé samedi, le jour même de l'assassinat à Riyad d'un de ses compatriotes, également revendiqué sur Internet dans un communiqué attribué au même groupe terroriste. L'Arabie, confrontée à une recrudescence des attaques anti-occidentales attribuées à Al-Qaïda, a aussitôt affirmé refuser de négocier “avec des terroristes”. “Notre position est la même depuis une trentaine d'années. Nous ne négocions pas avec les terroristes, les preneurs d'otages, car cela encouragerait davantage le terrorisme, de prises d'otages”, a déclaré mardi sur CNN le conseiller diplomatique du prince héritier saoudien Abdallah Ben Abdel Aziz, Adel Al-Joubeir. Il a ajouté que les autorités saoudiennes cherchaient à authentifier les documents attribués à “Al-Qaïda dans la Péninsule arabique”, qui avait menacé fin mai de “nettoyer la Péninsule arabique des mécréants”. L'ambassade américaine à Riyad s'est abstenue de tout commentaire. R. I./Agences