L'organisation d'Oussama Ben Laden signe un autre meurtre. Un site Internet islamiste a montré hier des photos de la décapitation de l'otage américain Paul Marshall Johnson, enlevé samedi dernier par un groupe se réclamant du réseau terroriste d'Al Qaïda. «Sawt al-Jihad, organe d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique annonce la décapitation de l'otage américain après l'expiration de l'ultimatum fixé aux tyrans d'Arabie Saoudite», indique un communiqué de ce groupe. Le texte est accompagné de trois photos dont l'une montrant la tête détachée du corps et placée sur le dos de la victime baignant dans le sang. A Ryad, un porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis a indiqué qu'il était «au courant des ces informations». Dans son communiqué, dont l'authenticité n'a pas pu être vérifiée, Al-Qaïda souligne que l'otage américain «a eu un châtiment équitable ici-bas avant l'au-delà, en goûtant à une partie de ce qu'il a fait endurer aux musulmans (bombardés) par les avions et les missiles américains, ces mêmes avions dont il était l'un des quatre Américains à superviser les programmes électroniques, dans le pays des Haramaïn» L'Arabie Saoudite et les Etats-Unis ont exclu toute négociation avec les ravisseurs qui ont menacé mardi de tuer dans les 72 heures leur otage, un ingénieur en aéronautique de 49 ans, si tous les militants emprisonnés du réseau terroriste Al-Qaïda n'étaient pas libérés des prisons saoudiennes. Cet acte confirme la détermination des terroristes saoudiens à aller jusqu'au bout de leur logique. Il met par ailleurs les autorités du royaume wahhabite dans une situation très inconfortable. De plus en plus critiqué par les Américains pour sa «passivité à lutter contre la matrice idéologique du terrorisme islamiste», le Palais royal vient de subir un cuisant échec de la lutte effrénée qu'il mène contre les terroristes d'Al-Qaïda depuis des mois. La décapitation de Paul Marshall Johnson, après la série d'attentats meurtriers contre les étrangers en terre d'Arabie, sonne comme une véritable victoire d'Oussama Ben Laden contre le prince Abdellah, actuellement détenteur du pouvoir en Arabie Saoudite. Ce face-à-face par terrorisme interposé risque de coûter très cher à la famille royale, mais également à la stabilité de toute la région et par conséquent du monde entier.