Dans le club, l'entraîneur est constamment soumis à la contrainte de l'obtention de résultats immédiats. Ce dilemme entre la réalisation d'un bilan à terme et l'ambition démesurée des dirigeants affecte fortement l'entraîneur. Cette situation difficile à supporter s'accompagne toujours de discussions, de conflits, de critiques, de campagnes de déstabilisation, de doutes et finalement de ruptures. Ajoutez à cela, l'implacable mécanique du classement qui place inéluctablement plusieurs clubs en position délicate de relégables potentiels. La décision de limogeage est alors prise par le président, malheureusement le plus souvent influencé de façon subjective par les nouveaux facteurs “agissants” du football que sont le politique dont la mentalité n'est pas conciliable avec le milieu sportif, le sponsor, les mécènes, les groupes de pression constitués par l'environnement immédiat du club, le comité des supporters sans oublier le collectif des joueurs lesquels, dès que les résultats sont moins bons, iront se réfugier auprès du président et critiquer les méthodes d'entraînement de leur entraîneur, devenues soudainement mauvaises. Toutes ces nouvelles intrusions dans le sport, même si certaines d'entre elles apportent quelque peu, ne contribuent pas à la stabilité technique dans les clubs. Ceci, bien sûr, représente les inconvénients et le risque propre à l'exercice de ce métier précaire. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, aujourd'hui chez nous, le mouvement des entraîneurs est opéré malgré les résultats probants enregistrés, avec titres à la clé, et les exemples sont légion. J'ai eu l'amère déception d'inaugurer cette nouvelle ère de ballet indécent avec en 1997 une Coupe d'Algérie avec l'USMA et en 1998 un titre de champion d'Algérie avec l'USMH. Plus près de nous, Saâdi avec un titre de champion d'Algérie 2001 et la Coupe d'Algérie 2000 avec l'USMA. Il en est de même pour Benzekri, titre de champion d'Algérie en 2000 avec le CRB et avant lui Abdelwahab en 1999 avec le même CRB, Kermali en 1998 avec le MCA titre de champion d'Algérie, Charef avec une Coupe d'Algérie en 2001 avec le WAT, Amrani avant lui avec le même titre au niveau du même club, Mouassa avec un titre africain de champion de la CAF et la liste est encore longue. Tous ces départs provoqués ont été maquillés diplomatiquement. Ce changement inexpliqué d'entraîneurs en opposition à la réalisation effective de performance, ne sert ni la profession, ni le travail planifié à moyen et long terme au niveau des clubs et encore moins le développement du football national. M.H.