Les décisions se prennent à l'union de Berne. Contrairement aux informations parues dans la presse à partir d'une source APS, il n'y a pas eu de révision du risque Algérie et donc pas d'amélioration du classement du pays. Selon une source sûre proche de la Coface, l'agence française d'assurances crédit, l'Algérie est toujours classée catégorie B, c'est-à-dire, selon la nouvelle terminologie “speculative grade”. Dans cette échelle, il y a la catégorie A : A1, A2, A3, A4, qui correspond au bon risque (A1 très bon risque, A4 assez bon risque). Ensuite, viennent les catégories B, C, D qui représentent un investissement risqué. D, par exemple, constitue un risque très élevé. L'échelle de 1 à 7 a disparu. Et contrairement aux informations officielles, ce n'est pas la Coface qui révise le risque pays mais les agences d'assurances crédit de l'OCDE qui comptent outre la Coface, l'Exim Bank (USA), Hermès (Allemagne), CESCE (Espagne), Ducroire (Belgique), JBIC (Japon), EDC (Canada). C'est l'ensemble de ces agences qui décident de réviser ou pas le classement de l'Algérie. C'est ce qu'on appelle le consensus OCDE. Ces agences examineront l'an prochain le risque Algérie et décideront de le réviser ou de maintenir le pays dans la catégorie B. Elles se réunissent périodiquement pour cet objet à l'Union de Berne, nous indiquera une source bancaire sûre. Il n'y a donc pas de quoi pavoiser. Les primes d'assurances sur les grands contrats, bien qu'elles aient beaucoup diminué (en moyenne de 17% à environ 10%), restent encore élevées. Quant aux crédits extérieurs bilatéraux garantis, ils restent un facteur de surcoût par rapport aux prêts des institutions financières multilatérales. Ainsi, il n'y a pas eu récemment d'amélioration du risque Algérie. Les incertitudes sur la gestion sociale des conséquences d'un chômage élevé, sur les équilibres budgétaires et sur les revenus pétroliers futurs semblent maintenir l'Algérie dans la même catégorie. L'amélioration nette du cadre macroéconomique, plus de 20 milliards de dollars de réserves de change et un ratio de dette exportation ramené à 20%, va-t-elle jouer l'an prochain en faveur d'une révision positive du risque Algérie ? En attendant, le plus important reste la mise en ordre politique et économique du pays. N. R.