La délégation française, composée des représentants du ministère de l'Economie et de l'Industrie et du directeur de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur, (Coface), a animé, hier, une conférence de presse, au siège du ministère du Commerce. La délégation s'est étalée sur l'appui au développement des entreprises, sans pour autant aborder l'essentiel - du moins pour la partie algérienne - à savoir la révision du risque Algérie. En effet, en dépit des déclarations optimistes du gouvernement français sortant sur la situation économique et politique en Algérie et les perspectives de partenariat entre les deux pays, la Coface, rappelons-le, a classé, dans son dernier rapport paru en janvier, notre pays au niveau B qui représente un risque «spéculatif». «L'accès limité au marché des capitaux laisse peu de marge de manoeuvre pour financer le déficit public, lorsque la conjoncture pétrolière est défavorable», a-t-elle justifié. La tension sociale en Kabylie avait servi aussi comme argument de taille afin de décourager les opérateurs économiques français de venir investir en Algérie. Le déplacement de la délégation française, qui s'inscrit officiellement, à en croire les déclarations de M.Temmar, ministre du Commerce, dans le cadre «d'échange d'expériences dans le domaine des mesures d'appui au commerce extérieur», a pour objectif principal, selon une source proche de la tutelle, «d'étudier avec la partie algérienne sur le terrain et sur la base de données concrètes les possibilités et les garanties de relancer les investissements français en Algérie». En termes plus explicites, la rencontre d'Alger vise de prime abord à amener la Coface à réviser le risque Algérie, d'autant plus qu'«aucune raison objective ne permet de justifier la position de la Coface» pour preuve, le Japon avait revu à la baisse le mois de mars dernier, le risque Algérie. Par ailleurs, concernant le thème débattu hier à la conférence de presse, les intervenants français ont présenté les différentes expériences internationales dans l'appui au développement des entreprises en s'attardant sur le modèle français qui trouve sa spécificité dans l'association du secteur privé à la politique nationale et au financement des projets notamment par la Coface.