Oui, c'est une question qui mérite d'être posée ! Pourquoi les entraîneurs attendent-ils le dernier quart d'heure pour remplacer le mauvais joueur par celui-là même qui fera la différence quelques minutes après ? Oui ! On aimerait bien savoir pourquoi les entraîneurs nous font souffrir pendant de longues minutes en nous faisant subir le spectacle d'un joueur incapable de cadrer un tir, inapte à mettre un coup de tête dans une cage vide, bref, supporter un attaquant pas foutu de marquer un but, ce pour quoi il est justement aligné dans le onze de départ. Eh bien, je me suis posé cette question 37 fois en regardant hier le match France-Suisse. Mais qu'attend Jacques Santini pour rappeler sur le banc de touche David Trézéguet, le supposé buteur de la Juventus de Turin et accessoirement de l'équipe de France ? Vous l'avez vu vous Trézéguet avant-hier ? ! On dirait que les Tricolores ont joué à dix, tant le type a fait du tourisme en culotte bleu et en maillot blanc. Pendant 75 minutes, Trézéguet s'est baladé dans la moitié du terrain avec une absolue inefficacité. Lorsqu'il lui est arrivé de toucher le ballon, c'est pour exécuter des gestes techniques dignes d'un danseur du Bolchoï, avec la grâce en moins. Pour tout dire, Trézéguet a fait du salto et du double salto dans la surface de réparation des Suisses. C'est son style, Trézéguet, la gymnastique dans le camp adverse. D'ailleurs, son talent, c'est de marquer avec le genou, la cuisse ou le tibia. Et vint la 75e minute. Dans un grave moment de lucidité, Santini fait remplacer Trézéguet l'acrobate par Louis Saha le joueur. Bingo ! Saha rentre sur le terrain, court 25 mètres, se place devant la surface de réparation, saute pour intercepter une passe de Zidane, dévie la balle de la tête pour Henry qui marque. Cela a duré pas moins de 30 secondes. 30 secondes pour nous faire oublier David Trézéguet. Trézé… qui ??!!!! F. A. P. S. : La presse anglaise se déchaîne après le succès de l'Angleterre contre la Croatie. Le tabloïd The Daily Mirror part carrément en guerre en écrivant : “Faites-les venir, tous autant qu'ils sont ! N'importe lesquels. Les Tchèques, les Italiens, les Suédois, et même les Français, encore une fois (…). Nous ne devons plus avoir peur d'eux. Avec un Wayne Rooney déchaîné et d'autres joueurs plus expérimentés qui mènent le jeu, voilà une équipe d'Angleterre inspirée et débarrassée de ses inhibitions et de ses incertitudes.” Diable ! Le journaliste du Mirror a dû forcer sur la bière !