Bélaïd Abrika et quatre autres délégués du mouvement citoyen, dont Mohamed Nekkah, Rachid Allouache, Tahar Allik et Mouloud Chebheb détenus à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, ont entamé mardi dernier une grève de la faim illimitée pour contester leur arrestation arbitraire qui dure maintenant depuis presque deux mois, sans qu'ils soient jugés, ce qui fait d'eux de véritables otages du pouvoir. Les espoirs de voir leur libération dans la vague bénéficiaire de la grâce présidentielle se sont estompés hier, sans qu'ils soient totalement effacés du moment où aucun prisonnier n'a encore été libéré à Tizi Ouzou. Dans le cas où les six détenus que compte la CADC de Tizi Ouzou ne seraient pas libérés, un sit-in des délégués que les citoyens pourront rejoindre, se tiendra le jour de l'Aïd à partir de 10h devant la maison d'arrêt de Tizi Ouzou. Les délégués ramèneront des chaînes et des cadenas pour s'enchaîner au portail de la prison à l'intérieur de laquelle leurs amis de combat sont otages depuis les dernières élections locales du 10 octobre dernier, massivement rejetées par la Kabylie, en particulier et à l'échelle nationale en général. C'est donc pour se solidariser avec les détenus, qui ne pourront pas passer le jour de l'Aïd avec leurs familles, pour le seul tort d'avoir lutté dans un mouvement pacifique pour la satisfaction d'une plate-forme de revendications proclamée légitime par Bouteflika lui-même, et pour exiger réparation après l'assassinat de 121 victimes du Printemps noir. L'action de la CADC sera également pour dénoncer les arrestations arbitraires. Arrestations qui ont suivi des dépôts de plainte de militants ou de candidats du FFS pour la plupart , alors que ce même parti s'était prévalu d'avoir libéré la première vague des détenus. Ce 10 décembre, à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'homme, une lettre de l'interwilayas sera remise au représentant de l'ONU en Algérie dans laquelle seront dénoncés les dépassements et les violations des droits de l'homme durant les évènements de Kabylie avec les assassinats de jeunes manifestants et arrestations de délégués, à l'issue d'une marche des délégués élargie à la population, laquelle démarrera à 11 h à la place du 1er Mai et aboutira au siège de l'ONU. K.S.