Six délégués de la CADC croupissent en prison depuis plus de deux mois. Arrêtés par la police pour plusieurs chefs d'inculpation dont incitation à l'émeute, leur procès n'est toujours pas programmé. Jugeant leur arrestation “arbitraire”, Abrika, Nekkah, Allouache, Chebheb, Allik et Makhlouf ont opté pour une grève de la faim. Par cette action, ils veulent alerter l'opinion publique nationale et internationale sur l'urgence et la nécessité de leur libération. Malgré les maints appels lancés par le mouvement citoyen pour la cessation de la grève de la faim, les détenus campent sur leur position au péril de leur vie. Mohamed Nekkah, diabétique, et Mouloud Chebheb, ulcéreux, ont été évacués à plusieurs reprises vers le CHU de Tizi Ouzou. Rachid Allouache, le délégué de Fréha, les rejoindra plus tard au pavillon des urgences dans un état critique. Aux dernières nouvelles, l'état de santé des six détenus demeure inquiétant. Selon un médecin, le jeûne prolongé peut même provoquer des lésions cérébrales. C'est dire que le danger qui guette les délégués grévistes est plus qu'alarmant. La coordination communale de Tizi Ouzou n'a pas manqué de tirer la sonnette d'alarme. Dans un communiqué rendu public, elle appelle les forces vives de la nation “éprise de liberté, de dignité et de justice à réagir avant qu'il ne soit trop tard”. A. T.