La coordination des archs, daïra et communes CADC de Tizi Ouzou, qui s'est réunie en conclave ordinaire ce week-end au village Mira, dans la région de Fréha, à l'effet d'arrêter les actions à entreprendre dans le cadre du soutien aux journalistes incarcérés et pour que cesse le harcèlement contre la presse indépendante et les libertés démocratiques, a finalement décidé de tenir un rassemblement le 6 juillet prochain devant le tribunal de Sidi M'hammed à Alger à l'occasion de la comparution des deux journalistes du quotidien Le Matin, Mohammed Benchicou et Abla Chérif, accusés de diffamation après les révélations faites sur la torture à T'kout. Les 23 coordinations communales, qui ont pris part à ce conclave, ont décidé également d'alerter l'opinion internationale à travers une déclaration, sur ces pratiques répressives qui ont tendance à se multiplier en Algérie depuis l'élection présidentielle du 8 avril dernier. Une grève générale et une action d'envergure nationale sont aussi décidées, mais celles-ci seront soumises à l'appréciation du prochain conclave interwilayas qui aura lieu à Sidi-Aïch dans la wilaya de Béjaïa. Auteur de la question de la reprise ou non du dialogue, inscrite comme deuxième point à l'ordre du jour de ce conclave, le débat était des plus houleux entre les partisans de la constitution d'une commission interwilayas qui devra reprendre contact avec la chefferie du gouvernement et ceux qui rejettent de façon catégorique cette proposition. Si pour certains délégués, dont Mohand Iguetoulène, la reprise du dialogue constitue l'ultime solution pour le mouvement citoyen qui s'achemine vers sa disparition, pour d'autres, la conjoncture politique actuelle, faite de répression contre les différents mouvements de contestation et contre la presse considérée comme “le poumon de la démocratie” ne permet pas de réclamer le processus du dialogue avec le pouvoir. Le silence des représentants de l'Etat sur la voie référendaire pour l'officialisation de tamazight et la non-application des incidences consignées dans le protocole d'accord signé en janvier dernier entre le chef du gouvernement, Ouyahia, et les archs, notamment celle relative au départ des “indus-élus” constituent aux yeux de ces opposants au dialogue un motif déjà suffisant pour écarter cette option. Après plusieurs longues heures de débats, les délégués ont convenu d'interpeller le pouvoir à travers une déclaration afin qu'il respecte ses engagements pris dans ledit protocole d'accord. S. L.