Le syndicat des praticiens spécialistes déplore la lenteur accusée dans la promulgation du statut particulier. Plusieurs mois après l'adoption des statuts de la Fonction publique, des remous persistent encore, au sein des organisations syndicales autonomes. Aussi, nous assistons, depuis ces derniers jours, à des menaces de grèves annonçant le retour de la contestation sociale. C'est le cas pour la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique. Celle-ci tiendra une réunion, ce mercredi 15 octobre, pour arrêter la date et les modalités de son action de protestation. C'est ce qu'a annoncé, hier, le président du Syndicat des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp), le Dr Mohamed Yousfi, lors d'une conférence de presse. Son organisation, note-t-on, fait partie de la Coordination. La reconnaissance des syndicats autonomes, la revalorisation du point indiciaire, l'amélioration du pouvoir d'achat des fonctionnaire constituent les principales revendications défendues par la Coordination. Certes, la rentrée sociale a été plutôt sereine mais les syndicats de différents secteurs comptent revenir à la charge, malgré les assurances des pouvoirs publics quant à la prise en charge de leurs doléances. Le Snpssp, dira le Dr Yousfi, réaffirme sa pleine et entière adhésion à la Coordination et à la ligne qu'elle défend ainsi que le principe de sa participation à toute action initiée dans le cadre de cette dernière. Le Snpssp a tenu les 8 et 9 octobre une session ordinaire du conseil national. «Le syndicat a pris acte de la finalisation du projet de statut particulier par la commission mixte ministère de la Santé-Snpssp, et de son envoi à la Fonction publique. Nous déplorons cependant la lenteur accusée dans le traitement de ce dossier et insistons sur la nécessité de le faire aboutir dans les meilleurs délais et selon la version arrêtée avec le département de Barkat», a lancé le Dr Yousfi. Selon le conférencier, le ministre de la Santé s'est engagé à ce qu'il soit promulgué dans les plus brefs délais. «Il est très en retard pour nous. La dernière mouture, qui contient une nouvelle classification, nous a été envoyée fin juillet et jusqu'à présent nous n'avons aucun écho sur son éventuelle étude», déplore le président du syndicat. Le Snpssp interpelle ainsi le ministre «pour qu'il use de son poids au niveau de la Fonction publique et du gouvernement pour son application». Concernant le régime indemnitaire, le Snpssp dénonce la non-prise en charge à ce jour de la mise en conformité du régime avec le statut particulier d'octobre 2002. Il appelle à l'ouverture urgente des négociations autour du nouveau régime indemnitaire. «L'indemnité de garde est à 800 DA. Elle n'a pas changé depuis 10 ans. Elle doit être au moins deux fois le salaire journalier, c'est-à-dire de 4000 à 5000 DA. Il faut revoir cette indemnité dont le montant est obsolète», s'insurge le Dr Yousfi. Il ajoute: «Nous sommes satisfaits de ce qui a été fait concernant l'augmentation des salaires mais il faut mettre cette augmentation au niveau de ce qui se passe ailleurs chez nos voisins, Tunisiens et Marocains. A titre d'exemple, le salaire des praticiens spécialistes algériens est à peine le tiers du salaire d'un Tunisien et le quart de celui d'un Marocain.» Le point est fait aussi sur l'état d'avancement du premier concours d'évolution de carrière qui est au stade de la finalisation. «Il a été pris acte de l'engagement de la tutelle pour sa tenue, sitôt promulgué le statut particulier», informe le conférencier. Le syndicaliste dénonce aussi la pérennisation des entorses à la réglementation et aux dispositions de la carte sanitaire concernant le statut de certains services hospitaliers de santé publique dans les grandes villes et interpelle par ailleurs, le ministre et le chef du gouvernement sur la non-application de la loi en matière d'octroi de logement aux spécialistes. Enfin, le Dr Yousfi indique que son syndicat est contre l'activité complémentaire anarchique qui se fait dans les cliniques privées: «Il faut l'encadrer et remettre de l'ordre dans cette activité.»