Une quarantaine de dirigeants africains sont attendus mardi au 3e sommet de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, où ils vont tenter de résoudre les conflits qui affectent le continent, notamment les graves crises du Darfour, dans l'Ouest soudanais, de la République démocratique du Congo (RDC) et de la Côte d'Ivoire. Les chefs d'Etat africains devraient également résoudre la question du financement de leur organisation et de ses nouvelles missions. Pour le Darfour, région semi-désertique du Soudan, le plus vaste pays africain, L'Onu et les Etats-unis ont préparé le dossier, menaçant les autorités de Khartoum d'embargo. L'UA n'aura qu'à dépêcher des observateurs du cessez-le-feu et accélérer la normalisation entre le Soudan et son voisin le Tchad accusé par Khartoum d'ingérence dans le Darfour. Ce que réfute la communauté internationale, pour laquelle c'est une question génocidaire, Khartoum désirant se débarrasser de ses communautés non arabes et non musulmanes. Le Darfour, qui risque de subir un désastre humanitaire, renfermerait du pétrole. La stabilité de la République démocratique du Congo, menacée d'une troisième guerre depuis 1997, conditionne celle de tous ses voisins. L'ancien Zaïre, deuxième plus grand pays africain, est déstabilisé militairement sur ses frontières de l'Est avec le Rwanda, dans le Kivu, par une rébellion accusée par Kinshasa d'être soutenue par Kigali. Là aussi il est question de minerais rares et de diamant. Troisième conflit majeur qui semble enkyster depuis la rébellion de septembre 2001, la crise ivoirienne. Il s'agit de faire respecter les accords conclus entre le président Gbabgo et son opposition, qui tient tout le nord du pays. D'autres conflits (Somalie, Comores, Burundi, Ethiopie-Erythrée) seront discutés à ce sommet que le nouveau patron de l'UA, Omar Konaré, veut consacrer à l'urgente mise en place de la défense commune et de la politique de sécurité dont le continent s'est dotée en mai dernier au travers de son Conseil de paix et de sécurité. Konaré affiche ses ambitions pour la nouvelle Afrique dans un document fleuve qui sera présenté aux dirigeants, un véritable plan stratégique destiné à aider le continent en difficulté dans tous les domaines. Mais, tient-il à avertir, la corruption et l'impunité qui accompagnent les abus des droits humains, maintiennent l'Afrique dans une situation de conflit et compromettent toute initiative de son développement durable. Mais l'UA a davantage besoin d'argent qu'elle n'en dispose, faute de l'acquittement des cotisations d'une bonne part de ses membres. Pour faire fonctionner l'UA, il faut réunir 1,7 milliard de dollars dont quelque 600 millions pour le “fonds de la paix” devant financer l'envoi de troupes ou d'observateurs sur les points chauds du continent. 600 autres millions sont destinés au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), destiné à attirer les investissements étrangers en contrepartie d'un engagement des pays africains aux principes de la bonne gouvernance. D. B.