Le secteur de la Fonction publique, “miroir de l'Etat”, continue d'être au centre des discussions. Considérée pendant longtemps de bureaucratique, l'administration algérienne est toujours privée d'un statut de la Fonction publique et tarde à être réhabilitée. Cette situation est contradictoire avec tous les engagements pris par les différents gouvernements, quant à la consolidation et à la réhabilitation d'un Etat de droit. Au début de l'année 1997, un nouveau statut général de la Fonction publique était en cours d'élaboration. À cette époque, le ministre délégué chargé de la Réforme administrative et de la Fonction publique avait promis l'entrée en vigueur de ce statut, une fois la réforme de l'administration publique terminée. Une réforme dont la réflexion date déjà depuis l'indépendance de l'Algérie ! On remarque que les diverses moutures du texte devant organiser le secteur de la Fonction publique n'ont pas trouvé grâce aux yeux de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). C'est sous le gouvernement Benflis, que l'Organisation syndicale a déposé un projet de statut de la Fonction publique, au niveau de l'Assemblée nationale. C'est également sur demande de l'Ugta que ce document a été retiré de l'APN, puis gelé. Pourtant, la Centrale syndicale ne partage pas le point de vue de la commission Sbih, chargée de la réformes des structures et des missions de l'Etat, en particulier sur la question relative à la “dépermanisation” d'un certain nombre de corps de la Fonction publique. Pour l'Ugta, “tous les personnels de la Fonction publique (doivent être considérés) comme fonctionnaires de l'Etat”; aussi les conclusions de la commission Sbih sont jugées anticonstitutionnelles. Au début de l'année en cours, le groupe de travail mixte gouvernement-Ugta a mis au point un nouveau statut de la Fonction publique, comprenant plus de 200 articles. Des rumeurs ont circulé, faisant état d'une prochaine réunion bipartite entre l'Exécutif et le syndicat, vite démenties par le patron de l'Ugta. Ce dernier a alors confié à des confrères que “la bipartite aura lieu quand l'Ugta sera prête et aura ficelé tous les dossiers”, conscient de l'existence de profondes divergences entre les deux parties sur la réforme de la Fonction publique. Dans la logique de la Centrale syndicale, il n'est pas question d'accepter “l'idée d'une Fonction publique segmentée, où coexisteraient de surcroît deux régimes, l'un statutaire et l'autre contractuel”. Pour l'Organisation de Sidi Saïd, l'introduction du système de contractualisation ouvrirait la voie à la fragilisation, voire à la déstabilisation de l'administration et des services publics, “déjà bien mis à mal, par l'évolution générale du pays cette dernière décennie”. La rencontre informelle d'hier, entre le Chef du gouvernement et le numéro un de l'Ugta, est-elle parvenue à rapprocher les points de vue ? H. A.