Dans le même temps, le département de la communication fera adopter une charte de déontologie. L'Algérie aura une nouvelle loi sur l'information avant la fin de cette année. Boudjemaâ Haïchour, ministre de la communication, l'a affirmé, hier, lors du forum hebdomadaire du journal arabophone Aldjazaïr News. “Après un large débat avec les journalistes, l'avant-projet de loi sur l'information sera soumis à l'approbation du Conseil des ministres puis du Conseil du gouvernement avant de le proposer au Parlement durant la seconde moitié de ce deuxième semestre 2004”, a déclaré le ministre. Haïchour dévoile sans doute les fermes intentions du président de la République, un peu moins celles de son Chef du gouvernement, lesquelles semblent parfaitement se rejoindre dans leur finalité. Il y a en l'occurrence comme une fin d'époque qui s'annonce. Cette fois, l'état ira jusqu'au bout, comprendre : “avant la fin de l'année, que le débat soit fructueux ou pas, que les options soient partagées ou pas, la loi sur l'information sera bien adoptée par un Parlement déjà dominé par les hommes de l'un et de l'autre.” “Nous avons connu une expérience unique de quatorze années, le temps est venu d'adapter nos lois et nos systèmes aux nouvelles exigences, aux nouvelles évolutions de la société et du monde : il nous faut coller à l'universel”, a énoncé, sans ambages, le ton foncièrement conciliant, le ministre de la communication. Car les intentions sont de remettre la presse écrite privée, toujours pas au goût de l'un et de l'autre des plus hauts responsables de l'Exécutif, sous des impératifs rigides et stricts, quitte à considérer la télévision comme un média “en amélioration constante” dont il faut absolument maîtriser le contrôle. Quitte aussi à maintenir la confusion autour des médias publics écrits, dont on ne sait s'il faut respecter leur référents historiques ou prendre le risque de les impliquer dans la loi du marché. “Ma philosophie est que les médias, quelle que soit leur nature, obéissent aux règles de la commercialité imposées par le marché ; ne subsisteront que les plus fiables”, avance, pour l'heure, M. Haïchour. La loi sur l'information, nouvelle dans ses aspects dogmatique et juridique, sera accompagnée par une charte de déontologie. Selon le ministre, cette charte “ne sera pas d'un caractère répressif, mais dotée d'un contenu et de dispositions moraux”. “Nous avons constaté de graves dérapages lors de l'élection présidentielle, et j'aurais aimé que le conseil d'éthique et de déontologie intervienne afin de rappeler les journalistes à l'ordre ; il est une nécessité, aujourd'hui, de réfléchir à une instance morale dans laquelle les hommes et les femmes de la presse seront majoritaires”, a ajouté Haïchour. Dans un deuxième temps, certainement dès le début 2005, le ministère de la Communication compte faire adopter un texte relatif au statut du journaliste. Il pense également, à la mise en place d'une commission nationale d'attribution de la carte professionnelle du journaliste. L. B.