La révélation du ministre de l'Intérieur, si laconique soit-elle, vient mettre un terme à des mois d'incertitude quant au sort de l'ancien lieutenant de Hassan Hattab. C'est officiel : Amari Saïfi alias Abderrezak El-Para, ancien numéro deux du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) va être extradé vers l'Algérie pour être jugé devant une juridiction algérienne. C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, dans une conférence de presse qu'il a animée à Djenane El-Mithaq conjointement avec la ministre de la Défense française, Mme Michèle Alliot-Marie. Ainsi, à une question sur le sort de l'ex-lieutenant de Hassan Hattab, Zerhouni sera catégorique. “Il sera rapatrié et jugé en Algérie”, a-t-il dit tout en regrettant de ne pouvoir fournir plus de précisions à ce sujet. Quoi qu'il en soit, si laconique soit-elle, cette révélation du ministre de l'Intérieur vient mettre fin à des mois d'incertitude quant au sort du chef terroriste. Pour rappel, Abderrezak El-Para a été enlevé par des rebelles tchadiens activant au sein du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) alors qu'il cavalait dans le désert du Tibesti. Le desperado de triste mémoire, convient-il de le souligner, s'était surtout distingué en exécutant cette grande opération d'enlèvement d'une trentaine de touristes étrangers dans le Sahara algérien qui avait défrayé la chronique en février 2003, et qui n'a connu son dénouement que plusieurs mois plus tard. Après avoir perçu la substantielle rançon exigée par le GSPC, El-Para et ses acolytes se sont fondus dans le désert, avant de tomber dans les filets du MDJT. Les dernières semaines avaient connu de houleuses spéculations sur l'identité des activistes algériens détenus au Tibesti, sur la présence ou non d'El-Para parmi eux, ainsi que sur les tractations menées dans le secret pour obtenir leur rapatriement et leur jugement. Signalons que les Etats-Unis avaient demandé qu'El-Para soit extradé vers son pays d'origine, l'Algérie, Washington trouvant matière à s'immiscer dans cette affaire pour les liens entretenus par le GSPC avec le réseau Al-Qaïda, surtout depuis que Nabil Sahraoui, le successeur d'Abou Hamza (Hassan Hattab) à la tête de cette organisation terroriste, a formellement prêté allégeance à l'“émir planétaire”, Oussama Ben Laden. La tension autour des précieux détenus du Tibesti est montée d'un cran lorsque le leader libyen Mu'ammar El-Kadhafi s'est, lui aussi, mis de la partie, exigeant formellement des chefs rebelles du MDJT de lui remettre El-Para, faute de quoi, les foudres de son armée s'abattraient sur les campements du Mouvement dans ses bases mêmes. Un ultimatum de 48 heures, à compter du jeudi 8 juillet, a ainsi été adressé à cet effet par les services libyens aux dirigeants du MDJT. La réaction des rebelles tchadiens ne s'est pas fait attendre. “Nous n'avons aucune intention de respecter cet ultimatum”, devait déclarer Aboubakar Radjab-Razi, porte-parole du Mouvement à Paris. Le porte-parole du MDJT reprochait notamment à la Libye de ne pas avoir tenu ses engagements. Le Mouvement aurait remis des prisonniers à Tripoli pour qu'elle les livre, à son tour, à des “pays tiers” (sans préciser lesquels) mais ceux-ci auraient été gardés par la Libye. Parallèlement, les forces libyennes annonçaient que deux hommes armés avaient été abattus près des frontières tchado-libyennes suite à un accrochage. Depuis l'annonce de cet ultimatum, la situation n'a pas évolué. Kadhafi n'a finalement pas donné l'assaut contre le massif du Tibesti. Peut-être faudrait-il trouver dans la déclaration de Zerhouni la clé du mystère : la voie des négociations l'aurait finalement remporté. M. B. Zerhouni l'a révélé hier “Lamari est en congé jusqu'au 22 juillet” Le général major et chef des corps d'armée, M. Mohamed Lamari, est en congé jusqu'au 22 juillet prochain. C'est la raison pour laquelle le n°1 de l'ANP a été absent à l'aéroport Houari-Boumediene, à l'arrivée de la ministre française de la Défense, Mme Michèle Alliot-Marie, vendredi soir. Le ministre de l'Intérieur, M. Noureddine Yazid Zerhouni, a été affirmatif, hier, lors de la conférence de presse animée à Djenane El-Mithaq par la ministre française de la Défense. Selon Zerhouni, “c'est Gaïd Salah qui prend l'intérim de son poste”. Du coup, le ministre de l'Intérieur a mis fin aux rumeurs qui circulaient dans les coulisses et qui donnaient Lamari “fatigué” et “malade”. De son côté, Mme Alliot-Marie, interpellée par la presse au sujet de l'absence du général Lamari, ne manquera pas de le réaffirmer : “j'ai été reçue par un chef militaire. Il est président de la République et ministre de la Défense nationale. Et je m'en réjouis.” FARID B.