Sonatrach est sur le point de couvrir la totalité de la partie devises de son plan de développement 2004-2008 d'un coût de 23 milliards de dollars. En signant, hier, un accord avec la Jbic qui consent un prêt de plus de 550 millions de dollars à la Sonatrach, la compagnie nationale accumule une disponibilité financière de 5,5 milliards de dollars obtenue grâce à la signature de 17 accords-cadres, inclus ceux de la Jbic et de Nexi, avec de grandes banques européennes, l'américaine Exim Bank, et depuis hier avec deux institutions japonaises de renom. Plus précis, le directeur exécutif finances de Sonatrach, M. Ali Rezaïguia, a expliqué que l'apport de Sonatrach dans le plan de développement est de 13 milliards de dollars dont 60% en devises, le restant en dinars. Le différentiel par rapport aux 23 milliards de dollars est assuré par les partenaires internationaux de la compagnie nationale. Il ne reste plus qu'environ 2 milliards de dollars pour boucler la boucle. En ce sens, Sonatrach est en discussion avec l'agence d'assurance canadienne Edc pour un prêt du même type. Mais d'autres accords seront sans doute nécessaires. Revenons à la cérémonie. “La Jbic, l'agence gouvernementale chargée du financement des exportations japonaises, participe à hauteur de 60% des crédits alloués, les 40% qui restent étant cofinancés par une ou plusieurs banques commerciales”. Le second accord conclu, hier, entre Sonatrach et la nipponne Export and Investment Insurance, Nexi, l'agence d'assurance crédit japonaise, concerne le paiement de la prime d'assurance due à cet organisme. Il couvre, en effet, la part des banques commerciales dans le financement des contrats commerciaux, soit 40%. À noter que la Jbic est l'un des principaux bailleurs de fonds de Sonatrach sous forme de crédits à l'exportation. Le montant de ses engagements dans le secteur des hydrocarbures dans le pays est de 4 milliards de dollars. Comment fonctionne ce nouveau mode de financement des projets destiné à réaliser de grands gains de temps ? Rappelons le principe. Supposons par exemple qu'une société japonaise décroche à l'issue d'une sélection un projet de Sonatrach dans le cadre de ce plan de développement. “Il sera alors conclu dans les vingt-quatre heures l'accord définitif de financement”, a assuré M. Rezaïguia (dans ce cas avec la Jbic et Nexi). Contrat qui détermine les conditions du prêt en termes de taux d'intérêt et de durée, le montant étant puisé de ces 550 millions de dollars. “Cela prenait auparavant 18 mois avec les accords spécifiques”, a argué M. Rezaïguia. Ce qui ralentissait le démarrage des projets. Finalement, grâce à ces accords multisources, les sociétés de réalisation d'Europe, d'Asie et d'Amérique seront soumises à une compétition génératrice d'économie dans les coûts. Et le lancement des projets accélérés. La compétition entre banques induite par ces accords multi-sources va également réduire les coûts des crédits. N. R.