La question est de savoir d'ores et déjà si cette nouvelle structure sera à même de préserver la santé de la population. Dans les quelques mois à venir, une lourde tâche attend le ministère du commerce : assainir la sphère économico-commerciale et déblayer le terrain pour se préparer à rejoindre les grands groupements internationaux, en l'occurrence l'Union européenne et l'OMC. Le premier responsable du département du commerce doit au préalable s'attaquer au spectre de l'informel qui continue à ronger l'économie nationale. Ce secteur n'a, non seulement atteint des proportions alarmantes, mais il est devenu tel que l'a bien souligné le ministre une “menace sociale”. M. Boukrouh tente de bousculer les choses. L'état, estime-t-il, ne doit pas se résigner à accepter ce phénomène indéfiniment. “De la résignation, il faut passer à la résolution”, précisera-t-il en déclarant la guerre sans merci aux “instances” parallèles qui mettent en péril l'avenir de l'économie. Cet objectif passe, selon lui, par une réorganisation du secteur aux plans législatif et réglementaire. Cette réforme en profondeur conduira, avouera-t-il progressivement, vers la lutte contre ce fléau. En une année, cinq projets de loi ont été adoptés par le parlement. La tutelle s'est ainsi, dotée de tous les moyens institutionnels pour engager les actions de contrôle et de répression des fraudes. Ce qui, par conséquent, assurera, selon lui, la protection du consommateur et la régulation du marché. “Nous avons eu le feu vert de la part du gouvernement pour mettre en œuvre notre plan qui s'étalera sur trois années”, a affirmé, hier, M. Boukrouh au cours d'une réunion qui a regroupé les directeurs centraux, les représentants de chambres de commerce et d'industrie, les directeurs de la concurrence et des prix (DCP)… Cette rencontre se veut une opportunité pour le ministre d'alerter ses collaborateurs sur la nécessité de mettre rapidement en application le plan concocté par son département dont il a reçu l'aval de la part de l'exécutif. L'agence de la sécurité alimentaire remplacera le Cacq De prime abord, le ministre a annoncé la création d'une agence nationale de la sécurité alimentaire qui remplacera l'ex-laboratoire de contrôle Cacq. Compte tenu des missions importantes auxquelles aspire le département de M. Boukrouh, plus de 1 500 cadres de niveau universitaire seront recrutés. Face à la complexité de l'action de contrôle, la tutelle a décidé l'ouverture d'une école de formation d'agents spécialisés. Cet intérêt dénote de l'insuffisance des efforts consentis jusque-là marqués par l'exécution de quelque 500 000 opérations de contrôle chaque année. L'échéance la plus rapprochée envisagée par le ministère du commerce pour la mise en œuvre de ces mesures est la rentrée sociale. “le but de ces réformes est de mettre un terme à ce qui préoccupe le commerçant et le consommateur”, expliquera-t-il. Le ministère mettra ainsi, tous les moyens incitatifs et motivants afin que les activités commerciales basculent de l'informel vers le canal officiel et réglementaire. Les actions projetées ont trait à la gestion des ressources humaines, aux DCP à travers de nouvelles appellations, la réorganisation des chambres de commerce et d'industrie (CACI et CCI). L'installation d'un comité national du codex alimentarus, d'une agence nationale de la prévention des risques alimentaires, la mise à niveau des laboratoires et la création d'autres, le soutien au mouvement associatif… sont autant de décisions prises également par le ministère. La plupart de ces projets, relèvera M. Boukrouh, seront pris en charge dans le cadre de la loi de finances pour 2005. Par ailleurs, M. Boukrouh a souligné que les USA et l'Australie ont formulé de nouvelles questions dans le cadre des négociations bilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'OMC. La date du prochain round de négociations sera arrêtée par le président du groupe des 20 pays membres en automne. B. K.