Plus de 100 000 opérateurs interviennent dans ces espaces, concentrés essentiellement au Centre et à l'Est. Plus de 700 marchés parallèles sont recensés à travers tout le territoire national. Près de 70 % se tiennent quotidiennement alors que le reste est organisé, d'une manière illégale, une fois par semaine. La surface occupée par ces marchés dépasse les 2,6 millions de m2. Plus de 100 000 personnes activent dans ces espaces qui sont concentrés à raison de 80 %, au Centre et à l'Est du pays. Ces révélations ont été rapportées par l'administration centrale du ministère du Commerce qui, dans sa stratégie globale de lutte contre le secteur informel, envisage de mettre un terme à ce phénomène en collaboration avec les collectivités locales, les associations de consommateurs et les organisations professionnelles. Les principales échéances qui attendent l'Algérie, à savoir l'accord d'association et l'adhésion à l'OMC, semblent pousser le ministre du Commerce, M. Boukrouh à accélérer la cadence pour préparer ces deux importants rendez-vous. Ces deux perspectives exigent de notre pays la mise en place de toutes les conditions nécessaires pour que le marché national soit doté de mécanismes d'une véritable concurrence. La transparence dans les transactions commerciales, la réduction de la sphère informelle et l'adaptation de la législation aux nouvelles donnes de l'économie de marché constituent, en outre, les autres aspects à promouvoir. La stratégie du département de M. Boukrouh est déjà élaborée mais elle nécessite des enrichissements des acteurs concernés avant d'être proposée au gouvernement. Le cycle de rencontres avec les professionnels relevant et/ou qui travaillent de concert avec la tutelle s'inscrit d'ailleurs dans ce cadre. Cette concertation sera clôturée par une réunion intitulée “états généraux du secteur” qui sera organisée prochainement. La rencontre d'hier, à l'hôtel El-Aurassi, a été consacrée au commerce intérieur. À quoi se résume la nouvelle vision du ministre ? La triptyque de Boukrouh : un Etat présent, un marché rationalisé et un consommateur protégé. “Depuis plusieurs décennies, l'Etat n'arrive plus à s'imposer sur terrain. Ce qui a donné lieu à l'émergence de divers maux tels que l'informel. Il faut que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités”, a-t-il déclaré. Dans sa lutte contre l'informel, le premier responsable du département du commerce souhaite que ses cadres centraux soient avant tout des “pédagogues, des incitateurs et des conseillers” qui sauront convaincre les opérateurs frauduleux à basculer de la sphère informelle vers le secteur formel. Cela ne peut se faire, cependant, estime le ministre, que par l'intermédiaire de facilitations, de mesures d'allégement de procédures… Toutes les voies et moyens de dissuasion de ces agents économiques indélicats seront ainsi utilisés au préalable. Si ces derniers persistent dans leur illégalité et refusent de se conformer à la réglementation, ils seront, selon M. Boukrouh, passibles de sanctions prévues par la loi qui vont de la fermeture administrative jusqu'aux poursuites judiciaires. “Le secteur informel est visible et tout le monde sait à quel niveau il se situe”, précisera M. Boukrouh. Le contrôle de ce type d'activités parallèles se fera, expliquera-t-il, par le passage d'agents de la tutelle dans ces milieux. Ils établiront un rapport dans lequel ils mentionnent que telle ou telle activité n'est pas conforme aux règles. Un préavis sera, dès lors, envoyé à l'opérateur économique frauduleux en le sommant de régulariser les anomalies relevées dans un délai qui sera déterminé, soit un ou deux mois… À la deuxième opération de contrôle des inspecteurs du ministère, si le mis en cause maintient les mêmes irrégularités, la machine de la répression, dira le ministre, sera accentuée. Les pouvoirs publics sont, avouera Boukrouh, d'ores et déjà, mis au courant de cette stratégie. Celle-ci ne peut, toutefois, être efficace que si tous les secteurs s'impliquent. Une fois prête, cette nouvelle politique sera mise en application. Les partisans de l'économie parallèle sont, de ce fait, avertis… B. K.