Les inscriptions des candidats qui souhaitent participer à l'élection présidentielle afghane du 9 octobre seront closes aujourd'hui. C'est la bousculade, bien que Karzaï soit donné gagnant. À Kaboul, sécurisé par la présence de l'Ifor (Otan), les spéculations vont bon train, tandis qu'ailleurs, il a fallu accepter le retour de chefs de guerre et des chefs de tribus. La liste des candidatures enregistrées par la commission électorale sera rendue publique le jeudi 29 juillet, et le 10 août, seront connus les présidentiables. La commission électorale doit, en effet, vérifier la validité des candidatures et leur conformité par rapport à la loi, a expliqué, dans une conférence de presse, le porte-parole de l'ONU, Manuel de Almeida de Silva. L'Afghanistan doit organiser le 9 octobre prochain, avec le soutien de la communauté internationale, une élection présidentielle, premier scrutin démocratique de l'histoire du pays, et des élections parlementaires au printemps 2005. Une vingtaine de personnalités politiques, plus ou moins connues, dont l'actuel président Hamid Karzaï, ont annoncé leur intention de se porter candidats au scrutin présidentiel. Selon l'article 16 de la loi électorale, les candidats doivent s'acquitter d'une somme de 1 000 dollars au titre des frais d'inscription, et doivent être parrainés par 10 000 électeurs. La loi exige qu'ils démissionnent de leurs fonctions officielles au sein du gouvernement ou de l'Etat, ne poursuivent pas d'objectifs contraires à l'islam et à la Constitution, n'incitent pas aux discriminations ethniques, linguistiques ou religieuses, et ne soient pas soutenus par une organisation militaire non-officielle ou des fonds venus de l'étranger. Deux des candidats les plus connus, le général ouzbèke Abdul Rashid Dostam, et le chiite hazara Hadji Mohammad Mohaqiq, sont tous deux de puissants chefs de guerre, bénéficiant notoirement au cours des vingt dernières années des soutiens respectifs de l'Ouzbékistan et de l'Iran. Rashid Dostam dirige la faction du Jumbesh et Mohammad Mohaqiq est un des principaux leaders de la milice du Hezb-i Wardat. Selon la loi électorale, les candidats doivent également annoncer les noms de leurs deux vice-présidents le jour même du dépôt de leur candidature. D'intenses négociations ont lieu depuis plusieurs jours entre les principaux acteurs politiques du pays dans la perspective des prochaines présidentielles. À Kaboul, on se demande si Karzaï va choisir l'actuel vice-président, ministre de la Défense et homme fort du pays, le maréchal Mohammad Qasim Fahim. Jusqu'alors allié du président Karzaï, Fahim, principale personnalité militaire de l'ancienne Alliance du nord (coalition anti-talibans), contrôle des dizaines de milliers de miliciens à travers tout l'Afghanistan, en particulier à Kaboul et dans son fief de la vallée du Panshir (nord-est). Son éviction ou sa marginalisation aurait d'importantes conséquences politiques et pourrait susciter des réactions négatives dans les rangs des Tadjiks panshiris. Par mesure de prudence, plusieurs ambassades, organisations internationales et ONG ont demandé à leur personnel de se faire discrets et de limiter leurs déplacements ! D. B.