L'organisation compte trente-cinq titres de la presse écrite, privée et publique. Trente-cinq éditeurs de médias écrits publics et privés ont créé, hier, à la Maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger, un syndicat des patrons, dénommé : Fédération des journaux algériens (FJA). Le bureau provisoire, qui a présidé aux destinées de l'assemblée générale, a été élargi et chargé de recueillir des propositions en vue d'arriver, mardi 3 août, à l'occasion d'un nouveau rendez-vous, à l'adoption d'une charte d'éthique et de déontologie, l'examen des statuts de la nouvelle organisation et de procéder à l'élection de ses structures organiques. Sur sa propre initiative, le directeur de La Tribune, Bachir Cherif-Hassan, a été mandaté pour initier des démarches en direction des autres éditeurs afin d'obtenir éventuellement leur adhésion. Il s'agirait sans doute, et essentiellement, des quatre titres regroupés derrière Le Matin, à savoir Liberté, El Watan, El-Khabar et Le Soir d'Algérie. Ces derniers ne semblent, pour l'heure, pas intéressés par le challenge. Ils n'ont montré aucune envie de renforcer les rangs de la FJA. On se dirigerait alors vers une dualité de vision, entre deux parties, l'une ayant décidé de prendre les devants face à la situation générée par l'après-présidentielle, l'autre peinant encore à retrouver un cadre formel de débat, voire de défense. Il se trouve, cependant, que les quatre titres en question représentent un poids bien plus lourd en terme de tirage et, peut-être aussi, de portée médiatique. Cela étant, les responsables de journaux, réunis à la Maison de la presse, s'en sont limités, tout au long des deux heures de travaux de leur assemblée générale, à leurs affaires internes, ne montrant à aucun moment un quelconque grief à l'encontre de quiconque. Le but de la FJA a le mérite d'être clair : “Défense des intérêts moraux et matériels” de ses membres. Pour autant, certains participants, à l'instar de Bachir Cherif-Hassan, ont rappelé la nécessité impérieuse de respecter des éléments de principe intimement liés, du reste, à la préservation du métier et à l'essor de la liberté de presse et d'expression. Ces éléments concernent notamment le devoir, pour toutes les publications, de se conformer aux normes fixées par la loi en matière d'impression et d'impôts et l'amélioration des conditions de travail des journalistes. Il est aujourd'hui de notoriété qu'il existe des titres dont les salariés ne sont pas sûrs d'être déclarés à la sécurité sociale. La nouvelle organisation a la faiblesse de compter dans ses rangs des journaux en difficultés financières. D'autres sont réduits à des tirages vraiment dérisoires alors que d'autres encore peinent carrément à trouver leur place sur les étals. Il est tout de même important de commencer à poser les véritables problèmes de la presse algérienne, et d'en situer, à terme, les enjeux. Ce sont, dirait-on, sans la moindre arrière-pensée, les plus faibles — Le Quotidien d'Oran excepté — qui ont pris sur eux de passer à l'offensive. Les plus forts pourraient réagir. Il restera à l'Etat de faire le reste. Et aux journalistes de se positionner sans tarder. L. B.